Il ne reste plus à Erdogan, fait remarquer le quotidien, qu’à "se cramponner à ses ambitions, réduites en lambeaux", tandis que le président russe Vladimir Poutine a de quoi être fier de lui.
L’incident lié à l’avion russe abattu par la Turquie a eu un effet contraire à celui escompté par Ankara, rapporte le journal canadien Globe and Mail.
A titre de preuve, Globe and Mail cite le professeur turc-américain Soner Cagaptay, expert de la politique proche-orientale des Etats-Unis, estimant que les démarches politiques adoptées par la Turquie constituent un "combat perdu d'avance".
Ankara espérait sans doute manier dans l'ombre les rouages de la machine politique dans le but de destituer le président Bachar el-Assad et de favoriser ainsi l'ascension au pouvoir de l'opposition syrienne à sa solde, poursuit le quotidien. Toujours est-il que l'opération russe en Syrie a bouleversé les projets turcs. Et si Erdogan comptait changer la donne politique en abattant le bombardier russe, relève le journal, il s'était trompé dans ses calculs.
"A mon sens, la Turquie cherchait à enfoncer le clou dans les relations entre la Russie et l'Otan", a fait remarquer George Petrolekas, chercheur à l'Institut pour la politique mondiale du Canada, soulignant que les révélations du ministère russe de la Défense sur l'implication de la Turquie dans le trafic de pétrole avec Daech ont forcé l'Otan à observer avec attention les démarches politiques adoptées par Ankara.
Il ne reste plus à Erdogan, fait remarquer le quotidien, qu'à "se cramponner à ses ambitions, réduites en lambeaux", tandis que le président russe Vladimir Poutine a de quoi être fier de lui. Selon le journal, son implication opportune dans le conflit syrien a permis de maintenir au pouvoir le régime de Bachar el-Assad et de favoriser la création d'une coalition internationale contre le terrorisme.