29-04-2024 06:36 PM Jerusalem Timing

Trafic du pétrole Daesh : nouvelle tentative maladroite pour disculper Erdogan

Trafic du pétrole Daesh : nouvelle tentative maladroite pour disculper Erdogan

Elle est signée par le quotidien arabophone Al-Araby al-Jadeed financé par le Qatar.

Selon le président russe Vladimir Poutine, il existe un lien entre la décision de la Turquie d’abattre le SU-24 russe à la lutte engagée par son pays contre le trafic de pétrole clandestin de la milice wahhabite takfiriste Daesh à destination de la Turquie.

« Nous avons toutes les raisons de penser que la décision d’abattre notre avion a été dictée par la volonté de protéger ces chemins d’acheminement de pétrole vers le territoire turc, justement vers ces ports depuis lesquels il est chargé sur des navires-citernes», a-t-il accusé.

Le cours des faits lui donne raison. Chronologiquement parlant, l’avion russe a été abattu quelques jours après les frappes russes ont été entamées contre les camions citernes transportant du pétrole syrien en provenance des régions occupées par Daesh vers la Turquie.
 
Alors que les Russes et avec eux les dirigeants syriens sont persuadés que le président turc en personne ainsi que sa famille sont impliqués dans ce trafic illégal, -via la compagnie maritime BMZ Group dont il est l’un des propriétaires-, tout un travail a été entamé pour l’en disculper.

Une contre attaque plutôt maladroite a été lancée par Erdogan en rendant la balle à Poutine. Les Américains aussi se sont joints à la valse pour mettre en doute les preuves russes.

Et un journal arabophone, al-Araby al-Jadeed a mis du sien, pour désinculper aussi bien Erdogan que les autorités turques .  Rien d’étonnant, ce quotidien publié à Londres est financée par le Qatar, un fidèle allié du régime turc.

Dans l’enquête qu’il dit avoir réalisé sur place, dans les champs de pétrole contrôlés par Daesh au nord de l’Irak et en Syrie orientale et publié le 26 novembre dernier, le journal admet que le trafic passe par la Turquie. Il semble que les images exposées par les russes sur les camions citernes se dirigeant vers ce pays  ne soient pas contestables.

Mais il insiste sur le fait qu’il doit auparavant traverser des régions kurdes irakiennes, en l’occurrence Zakho (88 km au nord de Mossoul).
Puis il se veut surtout mettre l’accent sur la destination finale du pétrole de Daesh : Israël. Une version signalée par certains medias occidentaux ces derniers temps.

Ainsi pour disculper les autorités turques,  toutes les étapes de ce trafic dans sa phase turque sont endossées à des mafias de contrebande, où tout le monde trouve son compte. « Un mélange de Kurdes syriens et irakiens, en plus de quelques Turcs et d’Iraniens », indique le journal à la foi d’un colonel irakien, sous couvert de l‘anonymat, qui de surcroit travaille avec les Américains pour soi-disant endiguer ce trafic.

Et pour boucler la boucle : c’est avant de passer en territoire turc, c'est-à-dire en territoire kurde que tout le pétrole de Daesh est chauffé dans une raffinerie rudimentaire, pour le falsifier et le faire échapper au contrôle des autorités turques, au prétexte qu’elles ne permettent pas le passage de pétrole brut sans autorisation du gouvernement irakien.
 

« Une fois en Turquie, il n’y a plus moyen de distinguer le pétrole de l’EI du pétrole vendu par le Gouvernement Régional du Kurdistan (GRK) : les deux sont vendus comme du pétrole "illégal", de "source inconnue" ou "non autorisée" », conclut le journal qui insiste aussi sur le fait de disculper les Turcs de sa consommation.
   
Concernant une autre étape de la phase turque, où la responsabilité des autorités turques est sciemment écartée, c’est un certain oncle Farid, -qui détient la double nationalité israélo-grecque, circule avec deux gardes du corps, et qu’il est dangereux de prendre en photo (…) -  à qui est remis tout ce pétrole.  Il est l’intermédiaire entre les mafias de contrebande et les compagnies qui vont l’exporter aux Israéliens.

Al-Araby prétend détenir les noms de ces sociétés et le détail de leurs opérations illégales. Alléguant que l’une d’entre elle bénéficie également du soutien d’un responsable occidental de très haut niveau.

Force est de constater que jamais dans cette enquête, les autorités turques ne sont accusées de quoique ce soit, ni même soupçonnées d’avoir  fermé les yeux à cette contrebande de quantités énormes de pétrole kurde et de Daesh dont tout le monde en parle.

On ne comprend pas pourquoi ce colonel irakien est au courant de toutes ces informations, et pas les autorités turques. Et les Américains avec qui il travaille ?!


En revanche, dans l'article on perçoit un effort  pour extrapoler l’accusation en dehors du cercle turc, en mettant en exergue l’implication israélienne, qui, tout en étant très plausible n'en demeure pas moins une échappatoire. 

« Israël est d’une manière ou d’une autre devenu le distributeur de pétrole de l’EI. Sans les Israéliens, la plus grande partie du pétrole produit par l’EI ne sortirait pas d’Irak, Syrie et Turquie. Même les trois compagnies ne pourraient pas s’en procurer si elles ne disposaient pas d’un acheteur en Israël », a rapporte un officiel européen de l’industrie pétrolière, rencontré dans une capitale du Golfe à al-Araby, également sous le couvert de l’anonymat.
Il dit aussi que c’est à travers Israël que le pétrole de Daesh est revendu à l’Europe.


L’essentiel de cette enquête - le pétrole de Daesh transite seulement par la Turquie, avec celui des Kurdes, sous le nez des autorités turques qui n’en savent rien sur sa provenance, ni sur le chainon de corruption qu’il alimente, alors que les Irakiens et les Américains le savent très bien- n'est qu'une maladresse de plus pour innocenter Erdogan.

Elle présente les autorités turques comme étant dupes.
A la manière d’un brigand, quand il passe au banc des accusés, qui préfère passer pour un idiot.