Ils se seraient plus auto-radicalisés et inspirés par le groupe que vraiment commandés pour commettre la fusillade
La piste de la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique) se renforçait vendredi, assure l’AFP, pour expliquer la tuerie perpétrée par un couple lourdement armé mercredi à San Bernardino, en Californie, faisant 14 morts.
Voici ce que l’AFP sait de cette fusillade, la pire aux Etats-Unis depuis trois ans:
- 14 morts, 21 blessés -
Quatorze personnes ont été tuées et 21 blessées.
Les assaillants ont ouvert le feu dans une salle de conférence d'un centre de soins pour handicapés de San Bernardino, louée à l'occasion d'un repas de fin d'année pour des personnels de santé du comté.
- Un couple, un bébé -
La fusillade a été perpétrée par un couple marié, qui est mort lors d'un échange de tirs avec la police.
Il s'agit de Syed Farook, un Américain de 28 ans d'origine pakistanaise, employé du service de santé de la ville et fervent musulman. Il était accompagné de sa femme de 27 ans, Tashfeen Malik.
Ils étaient parents d'un bébé de six mois.
- Pakistan, Arabie saoudite -
Syed Farook a effectué plusieurs voyages qui intéressent les enquêteurs avant de rentrer aux Etats-Unis en juillet 2014, sans que les autorités ne soient en mesure de communiquer l'ensemble des pays visités, selon le FBI. On sait qu'il s'est rendu en Arabie saoudite. La police fédérale avait évoqué un passage par le Pakistan, réfuté par l'avocat de sa famille.
Sa femme possédait un passeport pakistanais et est arrivée avec lui aux Etats-Unis avec un visa K-1 réservé aux étrangers fiancés à un ressortissant américain, ce qui permet de s'y marier sous 90 jours.
Le couple aurait effectué un pèlerinage à La Mecque à l'été 2014 au cours duquel ils se seraient mariés. Tashfeen Malik a vécu en Arabie saoudite.
- Allégeance à l'Etat islamique -
Tafsheen Malik a fait allégeance au chef autoproclamé de l'organisation jihadiste Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, sur Facebook avec un compte qui n'était pas à son nom, selon les médias américains.
Rien n'indique toutefois que les deux tueurs aient été directement "dirigés" par l'EI, nuancent des responsables fédéraux des forces de l'ordre auprès du New York Times.
- Radicalisation-
"A ce stade, nous pensons qu'ils sont plus auto-radicalisés et inspirés par le groupe que vraiment commandés pour commettre la fusillade", a expliqué une source au NYT.
Les autorités semblent désormais, sans l'avoir énoncé clairement, lier l'acte au jihadisme.
Pour Christian Nwadike, un ancien collègue de Syed Farook s'est dit choqué mais pense qu'il s'est radicalisé au côté de sa femme: "Je pense qu'il s'est marié à une terroriste".
- Préméditation -
Dans les jours précédant la tuerie, le couple aurait pris soin d'effacer ses traces numériques, ce qui laisse penser aux autorités que l'acte était prémédité, explique encore le journal new-yorkais.
"Je ne crois pas qu'ils aient enfilé leur équipement paramilitaire et attrapé leurs armes sur un coup de tête", a indiqué Jarrod Burguan, chef de la police de San Bernardino.
Outre les armes et munitions accumulées, le couple avait loué quelques jours auparavant le 4x4 noir dans lequel ils ont tenté de s'échapper.
- Arsenal de guerre -
Les tueurs étaient vêtus de tenues paramilitaires, armés de fusils d'assaut et d'armes de poing.
Douze engins explosifs artisanaux ont été retrouvés au domicile du couple.
Trois autres engins reliés entre eux et actionnables à distance ont aussi été retrouvés dans le bâtiment visé. Mais ces engins n'ont finalement pas explosé.
Les armes à feu utilisées ont été achetées légalement.
Plus de 6.500 cartouches ont été retrouvées dans la maison, la voiture et sur le couple.
- Tirs avec la police -
Les coups de feu échangés entre les forces de l'ordre et les deux tireurs ont été particulièrement nourris.
Les policiers ont tiré près de 380 balles. Deux d'entre eux ont été blessés.
- Dispute ou terrorisme ? -
Le FBI, qui dirige désormais l'enquête, se refuse toujours à qualifier l'acte de "terrorisme".
"Ce serait irresponsable de ma part d'appeler cela du terrorisme", a expliqué l'agent David Bowdich, ce terme étant défini "très précisément" par la police fédérale.
Syed Farook a quitté la fête des employés de l'agence pour laquelle il travaillait, après une altercation. Il y est revenu plus tard avec sa femme et a ouvert le feu.
"Personne ne s'énerve à une fête (de bureau) et intervient avec quelque chose d'aussi élaboré", a jugé la police.