Une nouvelle ère est née entre les deux pays, qui rompt avec le passé.
A peine le président russe a-t-il mis les pieds à Téhéran, qu'il a exprimé sa volonté de rencontrer le numéro un iranien.
Pourtant, il était venu participer au sommet des pays exportateurs de gaz organisé dans la capitale iranienne. Rien à faire, Poutine était prêt à rater son ouverture, pour se rendre chez l'imam Ali Khamanei. Chez lui, il a passé deux longues heures pour inaugurer une nouvelle ère des relations entre les deux pays, qui rompt avec le passé, et voit l'avenir en terme stratégique.
« Nous considérions (dans le passé, ndlr) nos relations avec vous tactiques. Nous savons que certains en Iran pensent que nous pouvons vous vendre à l’Occident. Sachez que la Russie n’abandonnera jamais son allié stratégique l’Iran », lui a-t-il dit, rapporte le journal libanais al-Akhbar, citant comme source un responsable iranien haut placé sous le couvert de l’anonymat.
Cette nouvelle vision-là, Poutine a voulu qu’elle touche tous les domaines politique, militaire, et commercial.
Dès lors, les deux dirigeants se sont entendus pour orienter les ministères des deux pays pour traduire cet accord stratégique dans tous les détails des relations bilatérales.
Avant tous les autres domaines, cette entente n’a pas tardé à se traduire dans celui des échanges scientifiques et technologiques. En nucléaire, il est question que Moscou allait construire 12 centrales nucléaires en Iran. Dans le commercial, Poutine a décidé d’accorder un financement de 5 milliards de dollars, augmentable à 10 milliards, pour couvrir les échanges commerciaux. Téhéran pour sa part s’est engagé à ouvrir la porte à une participation de la Russie dans les industries manufacturées en Iran.
L’entente a aussi débordé vers le secteur militaire, et le président russe a assuré que son pays est disposé à exporter à l‘Iran tout l’armement dont il a besoin, en qualités et en quantités voulues, selon des sources militaires iraniennes, indiquées par al-Akhbar.
Durant la rencontre historique, l’imam Khamenei a tenu à rendre hommage à la politique russe de résistance à l’Occident, notamment en Ukraine. Quant à sa position en Syrie, il s’est dit totalement convaincu qu’elle consolidera la position de la Russie sur la scène internationale, ainsi que celle de Poutine.
S’agissant de la Syrie, précise le haut responsable iranien, Poutine s’est engagé à l’instar de la RII à ne permettre aucune solution non admise par le peuple syrien. Ce qui veut dire qu’il n’est pas question de faire des concessions sur le sort du président Bachar al-Assad.
Durant la rencontre, le président russe a exposé les informations qu’il détenait sur le soutien que la Turquie fournit aux groupes terroristes en Syrie, lui exposant en détails les efforts d’Ankara dans le trafic de pétrole de Daesh , et révélant entre autre qu’en l’espace d’une semaine quelques 2.000 terroristes et 20 tonnes d’armements ont traversé la frontière turque.
Un accord important a aussi été conclu, en fonction duquel la RII fait tout en son pouvoir pour protéger la frontière sud de la Russie de toute progression atlantiste, en échange de quoi la Russie devrait s’engager à accorder sa pleine couverture à l’Iran en cas d’attaque américaine ou del'Otan.
Les deux parties ont convenu de ressuciter l’Opep de gaz dans le but de renforcer l’équipe internationale contre le bloc occidental, et de coordonner ensemble leurs politiques d’énergie. Ce que, indique al-Akhbar, la RII a tout de suite mis en application en stoppant ses approvisionnements en gaz à l’Europe, pour ne pas nuire à la Russie.
Et puis pour finir, les deux hommes se sont entendus pour former une coalition mondiale contre le terrorisme à l’instar de celui qui avait été mis au point au milieu du siècle dernier pour affronter le nazisme, car pour eux deux l’Occident n’est pas apte à le faire.
Et lorsque le président iranien Hassan Rohani a demandé à son homologue russe s’ils étaient d’accord sur la définition du terrorisme, il lui a répondu : « c’est très facile, monsieur le président, tous ceux qui sont contre nous sont des terroristes, et ceux qui sont avec nous, ne le sont pas ».