Le Premier ministre Haider al-Abadi a appelé la Turquie à retirer ses troupes d’Irak.

   L'Irak a demandé ce samedi à la Turquie de retirer immédiatement ses troupes déployées sur son sol.

"Les autorités irakiennes appellent la Turquie à se retirer immédiatement du territoire irakien", a indiqué le Premier ministre Haider al-Abadi dans un communiqué, en qualifiant ce déploiement de "sérieuse violation de la souveraineté irakienne".

"Nous avons la confirmation que la Turquie a envoyé en territoire irakien des troupes estimées à près d'un régiment blindé, accompagnées de chars et d'artillerie prétendument pour entraîner des groupes armés, et cela sans la demande ou l'aval des autorités fédérales irakiennes", a-t-il protesté.

Les forces turques avec leur chars et leur artillerie sont déployés dans une zone actuellement sous contrôle des forces kurdes mais revendiquée par le pouvoir central à Bagdad, dans la province de Ninive (nord) contrôlée en grande partie par les terroristes de Daech (EI).

 Un haut responsable des forces kurdes alliées à Ankara, a minimisé ce déploiement en parlant d'une relève de routine de forces turques qui entraînent des combattants anti-EI. Mais selon un journal turc, leur présence serait liée à un accord visant a établir une base permanente dans la région.

Selon le commandant des peshmergas -combattants kurdes- dans la région, le général Nureddin Herki, les troupes turques nouvellement arrivées ont simplement pris la relève des soldats qui étaient présents dans le secteur de Zilkan.

Le général Herki a rejeté les informations selon lesquelles un grand nombre de soldats turcs s'étaient déployés dans le cadre d'une opération destinée à reprendre la ville proche de Mossoul à l'EI.

  Mais les médias turcs ont fait état d'un déploiement bien plus important que celui mentionné par le général kurde. 

  "Avec 600 soldats, la Turquie est en train d'établir une base dans la localité de Bashiqa dans la région de Mossoul", en vertu d'un accord conclu en novembre entre Barzani et le ministre turc des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu, écrit le quotidien turc Hurriyet en première page.

Les peshmergas déployés dans la région de Bashiqa sont fidèles à Barzani.
     
   Le déploiement turc est le dernier en date de la série de défis auxquels fait face le Premier ministre irakien qui l'ont poussé à durcir le ton et à proclamer cette semaine que tout déploiement de troupes étrangères sur le sol irakien serait considéré comme un "acte hostile".

L'appel de deux sénateurs américains à tripler le nombre de troupes américaines en Irak et l'annonce par le secrétaire à la Défense Ashton Carter de l'intention des Etats-Unis de déployer des forces spéciales dans ce pays pour aider dans la lutte anti-EI ont mis Abadi sous forte pression.

Ces déclarations américaines ont suscité la colère de plusieurs parties irakiennes.

En réaction, les forces de la "mobilisation nationale" ont confirmé l'envoi d'unité de combat à l'un de leurs camps au nord de Mossoul, dans le cadre des préparatifs pour libérer la ville.

La nouvelle équipe formée notamment d'officiers chargés d'entraîner les forces du "Hachd al-Watani" -des combattants volontaires anti-EI- est arrivée dans le camp de Zilkan pour "remplacer la précédente", a-t-il précisé.

Le porte-parole de la mobilisation nationale à Ninive, Mahmoud Sourji a confirmé l'arrivée de "trois régiments de combat turcs au camp de la force de mobilisation au nord de Mossoul".

Selon lui, les trois régiments sont complètement équipés (véhicules, blindés et artilleries), et ils ont rejoint les 1200 combattants locaux pour entamer la bataille de la libération de Mossoul. 

Pour sa part, le commandant d'opérations de Ninive le lieutenant Najm Jabbouri a insisté sur l'importance d'unifier les efforts pour libérer Mossoul du groupe terroriste Daech, soulignant que les services de sécurité travaillent de concert contre le groupe.

De son côté, le ministre de l'agriculture Falah Hassan Zidane a annoncé la formation d'une commission de coordination regroupant les différentes parties de Mossoul.

Pendant ce temps, le chef d'Etat-major irakien le lieutenant général Osman Ghanimi a déclaré que l'opération de nettoyage de Ramadi débutera prochainement.

Il s'agit de prendre d'assaut Ramadi des quatre directions, de reprendre le contrôle de sites vitaux et de déloger Daech de la ville. Les effectifs des forces de la mobilisation ont atteint le nombre des 9 mille combattants, armés et équipés.
 
Source:AFP, al-Akhbar