Bachar al-Assad a au contraire fait l’éloge de l’intervention russe dans son pays, qu’il a qualifiée de "légale" car répondant à "une demande" de sa part...
Le président de Syrie Bachar el-Assad trouve que les frappes britanniques et françaises sur les ouvrages de Daech sur le territoire syrien sont illégitimes et inutiles.
Dans une interview accordée au Sunday Times et citée par l'agence syrienne SANA, Bachar el-Assad a affirmé que les raids britanniques et français contre le réseau terroriste Daech ne provoqueraient aucun résultat et seraient nuisibles et en violation du droit international.
"Cela va être préjudiciable et illégal et cela va être un soutien au terrorisme", a affirmé le président syrien.
Il a ajouté que la Grande-Bretagne et la France avaient constitué dès le début le "fer de lance" du soutien aux terroristes en Syrie et qu'elles n'avaient pas actuellement la volonté de combattre le terrorisme ni de vision sur la manière de le vaincre.
A la question de savoir s'il était possible de vaincre Daech par le biais de raids, le président el-Assad a assuré que la coalition menée par les Etats-Unis n'avait pas pu, pendant plus d'un an, vaincre Daech de cette façon.
"Vous ne pouvez pas les (le groupe EI: NDLR) battre avec seulement des frappes aériennes. Vous ne pouvez pas les battre sans coopérer avec des troupes au sol. Vous ne pouvez pas les battre si vous n'avez pas l'approbation du peuple et du gouvernement", a-t-il martelé , avant d'ajouter que la coalition était une illusion car elle n'avait rien réalisé dans la lutte antiterroriste en Syrie.
Le président syrien a également ironisé sur les "70.000 combattants syriens modérés" évoqués par le Premier ministre britannique David Cameron sur lesquels la coalition pourrait s'appuyer au sol.
"Où sont-ils? Où sont les 70.000 modérés dont il parle? Il n'y en a pas 70.000. Il n'y en a pas 7.000", a-t-il affirmé.
Bachar al-Assad a au contraire fait l'éloge de l'intervention russe dans son pays, qu'il a qualifiée de "légale" car répondant à "une demande" de sa
part : "Le soutien russe au peuple syrien et au gouvernement syrien avait joué un rôle très important dans la fermeté de l'Etat syrie".
"Combien y a-t-il de cellules extrémistes maintenant en Europe? Combien d'extrémistes avez-vous exportés de l'Europe à la Syrie? Le danger c'est l'incubateur. Les Russes l'ont bien compris. Ils veulent protéger la Syrie, l'Irak, la région et même l'Europe. Je n'exagère pas en disant qu'ils protègent aujourd'hui l'Europe", a-t-il fait valoir.
Interrogé sur une possible intervention au sol de soldats russes, Bachar al-Assad a répondu que le sujet "n'avait pas encore été discuté", ajoutant: "je ne pense pas que nous en ayons besoin maintenant parce que les choses évoluent dans le bon sens".
Bachar al-Assad a également maintenu la porte ouverte à une coopération avec les pays occidentaux, s'ils sont "vraiment prêts à nous aider à combattre le terrorisme". "S'ils sont prêts, nous les accueillerons", a-t-il dit.
"Nous sommes pragmatiques. Au final, nous voulons régler la situation en Syrie et éviter davantage d'effusion de sang", a-t-il encore affirmé.
Interrogé pour savoir s'il se présenterait à la présidence de son pays, en cas d'organisation d'élections, il a répondu: "si un accord est trouvé sur un tel processus, je suis, comme tout autre Syrien, en droit de me présenter".
"Ma décision sera alors basée sur ma capacité à agir et (dépendra du fait de savoir) si j'ai le soutien du peuple syrien", a-t-il dit.
Avec : AFP, Sputnik, SANA, alalam, alMayadeen