Plusieurs sources médiatiques font état d’un accord secret entre l’Egypte, la Jordanie et les EAU avec la Russie, pour soutenir les frappes de Moscou contre Daesh
Le journal électronique arabe « Al-Ray al-Yaoum » s’est penché sur les divergences entre l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, sur fond des crises en Syrie et au Yémen.
«Certaines coalitions régionales se heurtent à des divergences de plus en plus affirmées, et certains pays membres quittent l’Arabie », a-t-il écrit.
Il s’est arrêté sur la réaction des Emirats Arabes Unis sur les frappes russes contre Daesh en Syrie, qu’ils ont qualifiées d’«attaque contre un ennemi commun», ce qui constitue en quelque sorte une reconnaissance de l’intervention militaire du Kremlin en Syrie.
L’auteur de l’article constate que cette prise de position des EAU va à l’encontre de celles prises par l’Arabie et le Qatar, lesquelles se sont ouvertement opposées à l’intervention militaire russe en Syrie, et la taxent d’« un acte qui vise à tuer les civils».
Après avoir indiqué que toute intervention militaire en Syrie «complique la situation, qu’elle vienne de la Russie ou d’une autre partie», Anwar Gargash, le ministre d’État émirati aux Affaires étrangères, a toutefois enchainé : «personne ne va s’inquiéter du bombardement russe de Daesh ou d’Al-Qaïda, car ce bombardement vise un ennemi commun».
Sur ce point estime le journal, il rejoint la position exprimée par l’Égypte, qui a été l’un des rares pays arabes à saluer le lancement des opérations aériennes russes en Syrie.
Et le quotidien « al-Ray al-Yaoum » de s’interroger: «peut-on conclure qu’aujourd’hui, une nouvelle coalition est en train de se former entre les Emirats, l’Egypte et la Jordanie, au Moyen-Orient, face à l’Arabie, la Turquie et le Qatar ?
Selon ce quotidien, plusieurs sources médiatiques font état d’un accord secret entre l’Egypte, la Jordanie et les EAU avec la Russie, pour soutenir les frappes de Moscou contre Daesh. Ce qui signifie que la coalition arabe sous commandement saoudien au Yémen se fissure sur la Syrie, et que les Emirats cherchent désormais à s’en retirer et à avoir leurs propres positions et leur propre rôle.
Le rapport du journal intervient au moment où les divergences de vue s’intensifient entre le Président démissionnaire yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, et son Premier ministre, Khaled Bahah, sur la nomination des ministres du parti Hezb al-Eslah, (Branche yéménite des Frères musulmans), à des postes-clés.
Khaled Bahah, soutenu par les Emiratis, est vivement préoccupé par un rapprochement entre les Frères yéménites et Mansour Hadi, (installé à Riyad), en vertu des soutiens qataris et turcs.
Évoquant la multiplication des va-et-vient entre Moscou et Abu Dhabi l’auteur de l’article rapporte : «Les EAU ont investi, au cours de ces derniers mois, 7 milliards de dollars en Russie dont une partie s’est effectuée après l’intervention russe contre Daesh en Syrie».
Avec Sahar TV, al-Ray al-Yaoum