La Coalition dément.
Damas a accusé lundi la coalition internationale menée par les Etats-Unis d'avoir frappé pour la première fois un camp de l'armée syrienne et tué des soldats, ce qu'a démenti la coalition qui affirme ne viser que la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI).
Dimanche, trois soldats syriens ont été tués par des bombardements aériens sur un camp de l'armée à Deir Ezzor, dans l'est du pays. La majorité de cette province est contrôlée par Daesh, mais le pouvoir syrien y maintient ses positions sur une petite partie, notamment la capitale éponyme.
Damas a directement accusé "la coalition menée par les Etats-Unis" de cette "agression flagrante" qui "viole de façon criante la Charte des Nations unies".
"Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre les mesures nécessaires pour éviter qu'un tel incident ne se répète", a ajouté le ministère des Affaires étrangères dans des courriers adressés au secrétaire général de l'ONU et au Conseil.
Selon le ministère syrien des AE, ce sont 4 avions de la coalition internationale qui ont mené l’attaque meurtrière à Der Ezzor, en tirant 9 missiles .
Les raids ont eu lieu entre 20h et 21h et touché des dépôts d'armes et un camp d'entrainement militaires, endommageant deux tanks.
Pour s apart, la coalition a fermement démenti avoir frappé le camp de l'armée syrienne. "Nous sommes au courant de ces informations parues dans la presse mais nous n'avons mené aucune frappe dans cette partie de Deir Ezzor", a indiqué à l'AFP un porte-parole, le colonel Steve Warren.
Le porte-parole de la coalition a affirmé que les avions avaient frappé "à 55 km de la zone où les Syriens font état de l'attaque", en visant "des puits pétroliers" dans une zone où "il n'y avait pas d'êtres humains". "C'est la seule attaque que nous avons mené hier dans la zone de Deir Ezzor", a-t-il assuré.
L'envoyé spécial du président américain Barack Obama pour la coalition internationale, Brett McGurk, a également qualifié de "fausses" les "informations sur l'implication de la coalition".
La coalition est régulièrement critiquée par Damas qui qualifie ses frappes de "préjudiciables" et "illégales" car elles ne sont pas coordonnées avec les forces gouvernementales. De plus, entamées depuis 2014 contre Daesh, elles n'ont pas fait preuve d'efficacité, et sont soupçonnées de servir de prétexte pour justifier une intervention américaine.
Pour le ministère syrien, cette attaque "entrave les efforts visant à lutter contre le terrorisme et démontre une nouvelle fois que la coalition américaine n'est pas crédible dans la lutte contre le terrorisme qui n'a plus de frontières et qui représente une véritable menace contre la paix et la stabilité régionale et internationale".
A Washington, le président Barack Obama s'est engagé dimanche soir à traquer les terroristes partout où ils se trouvent, qualifiant de "voyous" et de "tueurs" les membres de Daesh.
"Nous allons détruire le groupe Etat islamique et toute autre organisation qui chercherait à nous nuire", a assuré M. Obama lors d'une allocution solennelle à la Maison Blanche quatre jours après une fusillade meurtrière perpétrée par un couple musulman radicalisé qui a fait 14 morts en Californie.
Avec AFP