Il a déploré que cette décision « ne respecte pas le mécanisme suivi normalement par la direction du satellite ».
Le député libanais Hassan Fadlallah, membre du bloc parlementaire du Hezbollah, a déclaré que « la décision du satellite Arabsat de suspendre la diffusion d’al-Manar est une contravention aux contrats signés avec l’Etat libanais et avec la chaine al-Manar qui n’a pas enfreint aux exigences du contrat », déplorant que cette décision « ne respecte pas le mécanisme suivi normalement par la direction du satellite ».
« Le changement de l’endroit de diffusion de Jouret al-Ballout (Mont Liban) vers la Jordanie est hors du cadre de la relation entre Arabsat et l’Etat libanais. Ce changement constitue une infraction aux prérogatives d’Arabsat et porte atteinte aux intérêts de l’Etat libanais », a-t-il dit à l’issue d’une réunion de la commission parlementaire de l’Information et des Communications.
Fadlallah a qualifié cette mesure de « décision politique », et averti qu’il « n’est pas permis d’exposer nos médias aux menaces des pays puissants afin de museler toute voix libre ».
Le député Fadlallah a appelé à « soustraire les médias libanais à l’autorité du chantage exercé par certains pays, et à déposer une plainte auprès de l’union mondiale des communications pour protester contre la suspension des chaines de télévision alMayadeen et al-Manar ».
« Ce qui s’est passé est une menace future pour tous les médias libanais et tout le monde doit œuvrer pour faire face à cette menace des libertés », a-t-il dit. « A chaque fois que la position d’une chaine de télévision quelconque ou d’un invité s’oppose à la politique d’un pays puissant, la diffusion sera alors suspendue. L’Etat libanais est concerné par l’adoption de mesures pratiques au lieu de se contenter d'afficher sa solidarité », a-t-il ajouté.
« Al-Manar et les autres chaines télévisées du pays sont autorisées et sont soumises aux lois libanaises. Elles ne peuvent être soumises aux décisions d’autres pays », a poursuivi le député Fadlallah, révélant que le ministère de l’Information tiendra des réunions avec le Premier ministre et le ministre des télécommunications pour débattre de cette question et prendre les mesures nécessaires.
Réaction de condamnation
Dimanche, le président du conseil exécutif du Hezbollah Sayed Hachem Safiedine a assimilé la suspension de la diffusion d’al-Manar et d’alMayadeen à une « agression et à une offensive contre la résistance et son public et contre tous les Libanais ».
« Nous avons le droit de se demander pourquoi l’Arabie Saoudite assumait et assume-t-elle toujours le rôle d’agresseur contre la résistance et la Palestine ? », a-t-il rétorqué.
« Il est vrai que cette suspension n’a pas eu de grande influence sur le plan technique, mais en politique, c’est une agression visant à camoufler et museler la voix de la résistance et de la liberté », a conclu Sayed Safiedine.
Pour sa part, le chef du bloc parlementaire de la résistance le député Mohammad Raad a qualifié de « banale » la décision d’Arabsat qui vise « à cacher la vérité et à couvrir le fautif, le criminel et le responsable de tous les crimes contre notre nation ».
« Al-Manar a été lancée pour transmettre au monde la voix des déshérités, et elle le restera pour toujours. Nous n’avons pas besoin de leurs satellites. D’ailleurs la chaine a préparé les alternatives pour pouvoir diffuser sa voix et son image à tout le monde dans le but de leur faire connaitre la vérité », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : « La résistance qui a imposé de nouvelles équations dans l’histoire du Liban, va créer de nouvelles équations dans l’histoire de la région qui entoure le Liban. Nous suivons et traitons toutes les approches et les interférences qui ont lieu dans le cadre de la lutte contre l’ennemi sioniste ».