22-04-2025 11:46 AM Jerusalem Timing

Daesh connait des difficultés de financement

Daesh connait des difficultés de financement

Selon une étude britannique

La milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI) qui engrange 80 millions de dollars (75 M EUR) de revenus par mois dans les territoires qu'il contrôle en Syrie et en Irak connaît des difficultés financières, selon une étude de l'IHS publiée lundi.
   
D'après cet organisme basé à Londres, le groupe wahhabite tire environ la moitié de ses revenus des taxes qu'il prélève et 43% du pétrole et du gaz.
Mais il a ces temps-ci du mal à équilibrer son budget et a été récemment contraint de baisser les salaires de ses combattants et d'augmenter les prix de services comme l'électricité.
La milice wahhabite serait à la recherche de financements alternatifs, taxe désormais systématiquement la population qui cherche à quitter ses territoires.
   
L'IHS identifie six sources de revenus principales de Daesh: "production et trafic de pétrole et de gaz, taxation des activités commerciales sur les territoires qu'il contrôle, confiscation de terres et de propriétés, trafic de drogues et d'antiquités, activités criminelles comme braquages de banques ou enlèvements contre rançon ainsi que les entreprises publiques".
   
Selon l'IHS, Daesh n'est pas dépendant de dons de riches particuliers, notamment du Golfe, contrairement à Al-Qaïda.
"L'EI contrôle un appareil étatique (en Syrie et en Irak) et taxe la population, confisque des propriétés, créé de la richesse avec des entreprises publiques, ainsi qu'avec le pétrole et le gaz. Les autres groupes terroristes n'ont pas ça", explique à l'AFP Columb Strack, analyste pour l'IHS.
   
"En même temps, parce qu'il gère un Etat, la majeure partie de cet argent va dans la gestion de ce territoire. Ce n'est pas comme s'ils faisaient 80 millions et les dépensaient en armes et en bombes".
   
D'après Ludovico Carlino, un autre analyste de l'IHS, le groupe jihadiste "prélève une taxe de 20% sur tous les services", par exemple sur l'électricité, les réseaux de téléphonie mobile ou l'industrie.
   
Et d'après Columb Strack, "les efforts faits pour cibler les sources de revenus de l'EI sont en train de payer", notamment en réduisant sa capacité à raffiner et transporter ces matières premières. De plus, les accès vers la Turquie se sont réduits, ce qui oblige l'EI à se replier sur les marchés syrien et irakien pour vendre son pétrole.

Contrairement aux revenus tirés du pétrole, ceux "tirés de la taxation des activités économiques sont beaucoup plus difficiles à tarir sans que cela ait un impact négatif sur la population", estime M. Strack. "Cela serait contreproductif" d'essayer de le faire.

Depuis une dizaine de jours, dans le cadre de sa campagne contre Daesh en Syrie, la Russie a lancé des frappes contre les milliers de camions citernes qui transportent le pétrole pillé des régions syriennes et acheminé vers la Turquie . Selon le ministère russe de la Défense, plus de 1.000 camions ont été détruits sur les 8.000 qui constituent l'effectif de Daesh pour le transport de pétrole. 

La Coalition internationale s'est de son côté mis à faire de même en Irak, mais il n'y a aucun bilan. 
  

Avec AFP