Haytham Mannaa y participera et ne se rendra pas à Ryad
Les Kurdes syriens vont tenir cette semaine une conférence sur l'avenir politique de la Syrie, en parallèle à celle qui réunit l'opposition syrienne à Ryad et dont ils ont été exclus.
Elle rassemblera des Kurdes, le parti démocratique assyrien ainsi que des personnalités arabes et des chefs religieux de plusieurs régions du pays, selon des sources de l'opposition.
Cette réunion doit commencer mardi à la veille de la conférence en Arabie saoudite qui doit rassembler une kyrielle de groupes politiques et armés de l'opposition pour bâtir une plateforme commune en vue de futures discussions avec le pouvoir.
Selon Sihanuk Dibo, un organisateur kurde, des forces politiques et paramilitaires vont se réunir mardi et mercredi à Malikiyah, dans la province de Hassaké (nord-est).
Il a affirmé que la concordance des dates entre les deux conférences n'était "pas intentionnée", même si des personnalités politiques kurdes ont protesté contre leur exclusion de la conférence de Ryad.
Selon M. Dibo, seront notamment débattus à Malikiyah l'avenir du système politique syrien -qui "doit être décentralisé"- et une "solution constitutionnelle et juste pour les droits nationaux du peuple kurde".
Un autre organisateur, Abdel Salam Ahmad, a affirmé dans la presse locale que la réunion aura pour objectif de "développer une vision politique unifiée et un corps politique capable de représenter le peuple syrien".
Des membres du Comité de coordination pour le changement nationale et démocratique, groupe d'opposants de l'intérieur qui sera à Ryad, vont aussi participer à la réunion en Syrie, selon son porte-parole Mouzer Khaddam.
Par contre, la Conférence du Caire des forces de l'opposition syrienne ne se rendra pas à Ryad, où elle est invitée, et participera à la place à la réunion de Malikiyah, a annoncé Haytham Mannaa, l'un des fondateurs de ce groupe.
M. Mannaa a critiqué l'Arabie saoudite pour avoir invité Ahrar al-Cham, puissant groupe islamiste allié au Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et a accusé Ryad d'avoir ignoré des éléments plus modérés de l'opposition.
Le Parti de l'Union démocratique kurde (PYD) et sa branche armée -les Unités de protection du peuple kurde (YPG)- n'ont ainsi pas été invités à Ryad.
"Nous ferons comme si cette conférence n'avait jamais existé", a prévenu le PYD, la qualifiant d'"injuste".
Les Forces démocratiques syriennes, regroupant depuis peu des combattants kurdes et des rebelles arabes, ont également été ignorées, alors qu'elles sont elles aussi en première ligne contre la milice wahhabite takfiriste daesh (Etat islamique-EI).
L'influence grandissante des Kurdes dans le nord syrien déplaît fortement à la Turquie voisine, qui considère les YPG comme une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie, organisation terroriste aux yeux d'Ankara.
Avec AFP