Le gouvernement turc serait à la recherche de nouvelle alternatives
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a affirmé mardi que la Turquie était prête "si nécessaire" à prendre des "sanctions" pour répondre aux mesures de rétorsion prises par Moscou après la destruction d'un de ses avions par l'aviation turque.
"La Russie a mis en place des sanctions (...). Si nous pensons que c'est nécessaire, alors nous prendrons nos propres sanctions", a prévenu, sans autres précisions, le chef du gouvernement turc dans un discours devant le groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement (AKP).
La Turquie et la Russie traversent leur pire crise diplomatique depuis la Guerre froide, après qu'un avion militaire russe a été abattu le 24 novembre par l'armée turque en Syrie.
La Russie a déjà annoncé des mesures de rétorsion à l'encontre de la Turquie, visant principalement les secteurs du tourisme, de l'énergie, du BTP et de l'agriculture, qui pourraient coûter jusqu'à 9 milliards de dollars, a estimé lundi le vice-Premier ministre chargé de l'Economie, Mehmet Simsek.
La Turquie ne se retrouvera pas "en difficulté pour ce genre de choses", a commenté M. Davutoglu mardi, ajoutant que le gouvernement préparait des "plans alternatifs".
Dernier épisode en date de la crise, la Turquie a convoqué lundi l'ambassadeur de Russie à Ankara après la diffusion d'images d'un soldat russe en position de tir avec un lance-missiles à bord d'un navire de guerre croisant dans les eaux turques.
Réagissant mardi pour la première fois à cet incident, Moscou a affirmé ne pas voir où se trouvait la "violation".
"Le navire russe n'a pas violé un seul article de la convention de Montreux de 1936" qui institue et encadre le libre passage des navires par les détroits du Bosphore et des Dardanelles, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. "Protéger le navire est le droit de n'importe quel équipage", a-t-elle ajouté.
Ankara a pour sa part démenti mardi avoir l'intention de réviser la convention de Montreux. "Nous n'avons actuellement aucun préparatif allant en ce sens", a indiqué lors d'un point presse le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Tanju Bilgiç. "Mais tout peut être sujet à révision en fonction des évolutions" de la situation, a-t-il complété.
Après avoir abattu l'avion russe, Ankara a multiplié les appels du pied en direction du Kremlin, refusant toutefois de s'excuser. "Nous sommes prêts à toute sorte de rencontres, d'échanges d'idées avec la Russie", a encore déclaré le Premier ministre mardi, "mais nous ne permettrons jamais que quoi que ce soit nous soit dicté".
Avec AFP