Et Ankara ne semble pas vouloir retirer ses forces
L'Irak envisage d'introduire des sanctions économiques antiturques si Ankara refuse de retirer ses troupes. Alors que celle-ci ne semble pas envisager de le faire.
Dans l'éventualité où les militaires turcs resteraient en sol irakien, en plus d'introduire des sanctions, Bagdad envisage également de s'adresser au Conseil de sécurité des Nations unies et à la Ligue des Etats arabes, déclare à l'agence Sputnik une source proche du dossier dans le gouvernement irakien.
"Le gouvernement du pays (de l'Irak, ndlr) s'adressera au Conseil de sécurité des Nations unies et à la Ligue des Etats arabes, et aura en outre recours aux restrictions économiques dans le cas où la Turquie refuserait de respecter nos relations de bon voisinage et de retirer ses troupes de notre territoire", révèle la source.
Le 4 décembre, il a été annoncé qu’une unité de blindés turque avait été déployée dans le nord de l’Irak, aux environs de la ville de Mossoul contrôlée par les miliciens wahhabites takfiristes de Daech.
L’objectif déclaré de la mission est de préparer les milices locales aux combats contre Daech. Selon Ankara, ce mouvement de troupes constitue une "rotation normale" qui s'inscrit dans le cadre d'un programme d'entraînement des forces armées kurdes, les fameux "peshmergas", et de combattants arabes sunnites de la région, hostiles à Daech.
Néanmoins, le ministère irakien des Affaires étrangères a qualifié l'opération d’Ankara d'invasion.
Le 7 décembre, le premier ministre irakien Haïder al-Abadi a exigé que la Turquie retire immédiatement ses troupes du territoire irakien et lui a rappelé qu'elle ne disposait que de 24 heures avant que les autorités irakiennes ne présentent le problème devant le Conseil de sécurité de l'Onu
Or, il semble qu’Ankara n’envisage pas de retirer ses troupes du territoire irakien.
Un représentant haut placé du gouvernement turc qui avait communiqué cette information a précisé que "cette question ferait encore l’objet de discussions, mais les troupes resteraient probablement en Irak".
"Cela va dépendre des discussions mais à l'évidence, nous le savons de nos officiers sur le terrain, des exigences des différents groupes là-bas et de l'état de nos discussions avec le gouvernement central (de Bagdad) et avec les autorités régionales du Kurdistan, elles vont rester", a poursuivi ce haut responsable gouvernemental qui s'exprimait devant la presse sous couvert de l'anonymat.
Avec Sputnik