Les miliciens devront se rendre à Idleb , contrôlé par le front al-Nosra
Le pouvoir syrien a repris ce mercredi le contrôle de la totalité de la troisième ville de Syrie, Homs, alors que les derniers miliciens ont évacué le dernier quartier dans lequel ils étaient retranchés, pour se rendre à Idleb.
Selon le correspondant d’al-Manar en Syrie, sont concernés par cette évacuation 320 miliciens, dont la majeure partie appartient à la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra.
Selon l’AFP, à 12H00 (10H00 GMT), le convoi de dix autobus blancs où avaient pris place des femmes, des enfants et des personnes âgées avec des sacs et des valises a quitté l'entrée nord-ouest du quartier de Waer.
Ils étaient accompagnés de cinq autres autobus avec à bord des combattants, dont certains portaient leur kalachnikov.
Le convoi était escorté par dix voitures des Nations unies et dix ambulances ainsi que plusieurs véhicules de l'armée gouvernementale, lourdement équipés pour éviter des incidents sur la route. Une quinzaine de blessés figurent parmi les personnes évacuées.
"Le premier groupe a quitté Waer aujourd'hui et le second partira bientôt", a assuré aux journalistes Talal Barazi le gouverneur de la province, qui se trouvait à l'entrée de ce dernier quartier qui échappait au contrôle des autorités syriennes.
"Parmi eux figurent 300 hommes armés qui ont refusé l'accord conclu avec des notables locaux et certains groupes armés. Il y a trois catégories d'hommes armés: la première est sortie aujourd'hui, la seconde comprend ceux qui veulent régler leur situation avec les autorités et revenir à la vie normale et la troisième concerne ceux dont les cas ne peuvent être réglés (par le régime) et qui partiront dans le dernier convoi".
Au terme de l'accord supervisé par l'ONU, quelque 2.000 miliciens et leurs familles vont quitter ce quartier assiégé depuis trois ans dans cette ville.
"Nous mettons en application la première partie et tout sera fini à la fin de la semaine prochaine", a souligné M. Barazi.
Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, 45 groupes armés se trouvaient dans Waer, dont le Front al-Nosra et des groupes islamistes. 75.000 habitants vivent dans ce quartier.
Une vidéo postée par les militants des Comités locaux de coordination (LCC) montre un centre à l'intérieur de Waer où sont rassemblés des combattants en civil, avec des valises à côté d'eux. "Je suis originaire d'Alep et nous n'entrons pas dans des négociations avec le régime. On veut aller le combattre à l'extérieur", dit l'un d'eux.
Selon l'OSDH, les bus vont se rendre à Qalaat al-Madiq, dans la province voisine de Hama puis dans la région d'Idleb (nord-ouest), tenue par l'Armée de la Conquête, dont la colonne vertebrale est le Front al-Nosra et ses alliés, kyrielle de groupes islamistes.
La police et non l'armée sera en charge de la sécurité de Waer après le départ des rebelles.
L'armée a d'abord repris le quartier de Baba Amr en mars 2012, puis la vieille ville après un siège inflexible en mai 2014. La ville porte de terribles stigmates des combats et certains quartiers ne sont plus qu'un amas de ruines.