Il s’agit de la plus grosse mission de la Bundeswehr à l’étranger.
Deux avions de reconnaissance Tornado et quarante soldats ont quitté la base allemande de Jagel (nord) jeudi matin pour la Turquie, marquant le début de l'aide apportée par Berlin à la lutte contre l'organisation takfiriste Daesh (EI) en Syrie.
Les hommes et femmes de l'escadron 51 "Immelmann" ont décollé à bord d'un A400M vers 09H00 GMT, suivis à 10H20 GMT de deux des six Tornado devant à terme être positionnés en Turquie pour effectuer des missions de reconnaissance au-dessus du territoire contrôlé par Daesh, a constaté une vidéaste de l'AFP.
Un avion ravitailleur A310 MRT, après avoir pris un peu de retard, a lui aussi été déployé en fin de matinée depuis la base de Cologne-Wahn (ouest) pour rejoindre celle d'Incirlik, dans le sud de la Turquie.
Les députés allemands ont autorisé vendredi dernier le déploiement jusqu'à 1.200 soldats et une demi-douzaine d'avions pour participer aux opérations militaires internationales contre Daesh, en soutien à la France après les attentats de Paris, ce qui en ferait la plus grosse mission de la Bundeswehr à l'étranger.
Berlin a prévu notamment de participer à des missions de reconnaissance et d'engager une frégate au côté du porte-avions français Charles-de-Gaulle.
L'armée allemande ne procèdera cependant à aucun bombardement, contrairement à la France, aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne.
La décision allemande, annoncée fin novembre, a passé en un temps record les étapes nécessaires à sa mise en oeuvre, au grand dam de l'opposition.
Du côté du gouvernement, pourtant hésitant sur les frappes en Syrie jusqu'aux attentats de Paris, insiste désormais sur la légalité de la mission et la nécessité pour le pouvoir syrien et ses opposants de combattre ensemble les takfiristes.