Le Danemark a une des législations les plus strictes en Europe en matière d’immigration.
Le gouvernement danois a pu induire en erreur des réfugiés syriens en mettant en exergue dans des encarts publiés au Liban des informations ne correspondant pas à leur situation, pour les dissuader de rejoindre le Danemark, a estimé jeudi le médiateur du Parlement danois.
Les encarts ont pu donner aux réfugiés syriens "une perception inexacte de ce que leur situation aurait pu être au Danemark", a déclaré dans un communiqué le médiateur, Jorgen Steen Sorensen, chargé du contrôle de l'action publique.
Une partie des règles exposées dans les encarts n'étaient en fait pas applicables aux réfugiés syriens, comme la possibilité pour les demandeurs d'asile d'être "renvoyés rapidement chez eux", a-t-il ajouté.
Le Danemark ne rejette en moyenne qu'environ 2% des demandes d'asile.
"Il est aussi mis en avant qu'en tant que réfugié vous risquez de perdre votre permis de séjour. Mais en pratique cela n'arrive que très rarement, et certainement pas aux réfugiés syriens", a encore déclare Sorensen.
Le gouvernement de droite du Danemark, qui a remporté les élections au printemps en faisant campagne sur la baisse des prestations destinées aux demandeurs d'asile, et dépend au Parlement du soutien du Parti populaire danois, une formation de droite anti-immigration, avait placé en septembre des encarts dans trois journaux arabophones au Liban.
Les encarts incriminés affirmaient aussi que les allocations sociales accordées aux nouveaux arrivants avaient été réduites de moitié et que le rapprochement familial n'était pas autorisé durant la première année pour les détenteurs d'un permis de résidence temporaire.
La ministre de l'Intégration Inger Stojberg a rejeté les critiques et
déclaré qu'elle avait l'intention de communiquer de nouveau à l'attention des réfugiés.
"Cela pourrait être des encarts dans les journaux, mais je vais probablement utiliser davantage les réseaux sociaux", a-t-elle déclaré à l'agence de presse Ritzau.
Le Danemark a une des législations les plus strictes en Europe en matière d'immigration, et a accueilli beaucoup moins de réfugiés que ses voisins allemand et suédois.
Au 9 novembre, le pays avait enregistré 15.000 demandes d'asile cette année. La Suède compte accueillir jusqu'à 190.000 réfugiés cette année, soit environ un dixième des demandes enregistrées en Suède.