Les passages aux postes frontaliers de Ras Jédir et Wazen-Dhéhiba ont repris progressivement, selon un correspondant de l’AFP.
La Tunisie a rouvert sa frontière terrestre avec la Libye, qu'elle avait fermée après l'attentat suicide du 24 novembre à Tunis revendiqué par le groupe terroriste Daech, a annoncé vendredi le ministère de l'Intérieur.
"La frontière avec la Libye a été rouverte jeudi à minuit", a précisé à
l'AFP le chargé de communication au sein de ce ministère, Walid Louguini.
Les passages aux postes frontaliers de Ras Jédir et Wazen-Dhéhiba ont
repris progressivement, selon un correspondant de l'AFP. Des mesures de
sécurité renforcées à proximité du poste de Ras Jédir restaient en vigueur.
La décision de fermer la frontière avec la Libye, pour au moins 15 jours,
avait été prise par le conseil de la sécurité nationale le 25 novembre, au
lendemain de l'attaque suicide en plein Tunis contre un bus de la sécurité
présidentielle, qui a tué 12 agents.
Il avait également été décidé de "renforcer la surveillance sur les frontières maritimes et dans les aéroports".
L'état d'urgence a par ailleurs été réinstauré dès le 24 novembre sur tout
le territoire, pour au moins 30 jours, tandis qu'un couvre-feu reste en vigueur
"jusqu'à nouvel ordre" dans le Grand Tunis, de minuit à 05H00.
La Tunisie a rapidement mis en garde contre le "danger libyen" après ce
troisième attentat d'envergure revendiqué par l'EI cette année, qui fait suite
à ceux du musée du Bardo en mars (22 morts) puis dans un hôtel de Sousse en
juin (38 morts).
Depuis le 4 décembre, tous les vols en provenance de Libye doivent
obligatoirement atterrir à Sfax, à plusieurs centaines de km au sud de la
capitale.
Un "système d'obstacles", constitué notamment de tranchées, est en outre en
cours d'achèvement sur près de la moitié des 500 kilomètres de frontière
commune avec la Libye où le chaos sécuritaire a permis au groupe EI de
s'implanter.
De sources officielles, jusqu'à 6.000 Tunisiens se trouvent en Irak, en
Syrie et en Libye dans les rangs de groupes extrémistes. D'après les autorités,
les auteurs des attaques sanglantes du Bardo et de Sousse avaient été formés au maniement des armes en Libye.