"Son véritable ennemi n’étant pas l’EI mais les mouvements kurdes indépendantistes. On a donc affaire à un double ou à un triple jeu qui ne pourra pas durer si nous voulons sortir de la crise et des problèmes posés par l’EI"..
Il faut rappeler le président turc à ses responsabilités vis-à-vis de ses alliés engagés dans la lutte contre Daech, estime un général français.
On ne sortira pas de la crise et des problèmes posés par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI, Daech), tant que la Turquie n’aura pas clairement décidé de quel côté elle est, et quel est son véritable ennemi, a déclaré à Sputnik le général de division de l'Armée de terre française, Vincent Desportes.
"Je crois qu’il faut néanmoins appeler à la sagesse des Etats (Turquie et Irak) et rappeler (le président turc Recep Tayyip) Erdogan à ses responsabilités vis-à-vis de ses alliés et en particulier de l’Europe et des autres pays engagés dans la lutte contre Daech", a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que l’ambiguïté de la Turquie résidait dans le fait qu’elle était dans l’Otan sans y être, qu’elle voulait être dans l’Europe sans y être et qu'elle menait un double jeu par rapport à Daech.
"Son véritable ennemi n’étant pas l’EI mais les mouvements kurdes indépendantistes. On a donc affaire à un double ou à un triple jeu qui ne pourra pas durer si nous voulons sortir de la crise et des problèmes posés par l’EI", a relevé le général.
Selon ce dernier, la Turquie qui ne comprend toujours pas quels sont ses véritables intérêts et non pas ses intérêts à court terme, devient un danger pour tout le monde.
"C’est vrai que la position de cavalier seul erratique et très ambigüe de la Turquie ne facilite pas les choses. Et le problème essentiel que les grandes puissances ont à régler aujourd’hui est bien le problème de la Turquie", conclut M.Desportes.