Une rencontre entre les différents protagonistes yéménites se teindra mardi prochain en Suisse.
Un missile sol-sol a frappé de plein fouet la base militaire aérienne saoudienne du Roi Khaled située à Khamis Machit au sud de l’Arabie saoudite.
Le projectile de type Qaher-1 a été tiré par les troupes de l’armée yéménite fideles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh.
Selon l’agence de presse yéménite Saba, proche du mouvement houthi Ansarullah, c’est la première fois que ce missile est utilisé dans le conflit yéménite. C’est à l’origine un missile russe sol-air de type Sam-2 qui a été modifié pour devenir un missile sol-sol. Il est d’une longueur de 11 mètres, d’un poids de 2 tonnes et d’une portée de 250 km.
Une autre base saoudienne située à Jizane, Aïn al-Harat, a fait l’objet de tirs de missiles de type Sarkha-3 de fabrication locale, lancés par les combattants des comités populaires d’Ansarullah.
Au sud-ouest du Yémen, il est question d’une progression continue de l’armée et des comités dans plusieurs régions de la province de Taez.
Rencontre en Suisse
Sur le plan politique, il est question d’une rencontre prévue mardi en Suisse, sous l’égide des Nations unies, entre les représentants des Houthis et de l’armée yéménite pro Saleh –lesquels contrôlent depuis juillet 2014 de larges pans du Yémen, dont Sanaa et des provinces du nord-ouest, de l'ouest et du centre - et les milices fidèles au président pro saoudien contesté Abd Rabbo Mansour Hadi.
Ces dernières, accompagnées par certaines unités de l’armée yéménite n’ont reconquis l'été dernier que cinq provinces du sud et Aden, et ce malgré le soutien aérien et terrestre que leur procure la coalition arabe sous commandement saoudien, « laquelle peine à s'extirper d'un bourbier exploité de plus en plus par des groupes radicaux », depuis le lancement de son offensive en mars, selon des experts cités par l’AFP.
Ces pourparlers de paix qui en sont à leur troisième tentative pourraient été précédés par l'entrée en vigueur la veille d'un cessez-le-feu, qui serait d'une durée de sept jours, éventuellement renouvelable.
Ce dialogue est destiné à favoriser "un cessez-le-feu permanent et total, une amélioration de la situation humanitaire et un retour à une transition politique pacifique et ordonnée", a détaillé le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed en annonçant le nouveau round de pourparlers.
"Il y a une vraie chance de percée", a estimé l'analyste émirati Abdelkhaleq Abdulla qui s'attend à "des concessions de part et d'autre".
De leur côté, "les pays arabes du Golfe sont désormais convaincus qu'il est temps de donner une plus grande chance à un règlement politique", a ajouté ce spécialiste.
L'option politique a été soulignée jeudi à Ryad par le sommet annuel des monarchies du Golfe, dont l'engagement militaire au Yémen commence à peser sur leurs budgets, lourdement pénalisés par la chute des recettes pétrolières, selon l’AFP.
Les revendications d'Ansarullah
Samedi, le chef de la délégation d'Ansarullah pour les négociations a affiché un certain optimisme lors de sa conférence de presse.
" Le denier brouillon présente quelques points positifs... il faut à tout prix cesser les hostilités avant Genève-2 . Les chances de réussite de toute négociation alors que la guerre continue sont minimes. L'armée et le Comités sont disposés à respecter le cessez-le-feu à condition que les mercenaires et l'offensive (en allusion à la Coalition arabe) en fassent de même", a-t-il affirmé.
Abdel Salam a également mis l'accent sur la nécessité de suspendre le blocus imposé par la Coalition contre le Yémen.
Selon lui, l'une des questions les plus difficiles à traiter, même de la part de l'ONU, a été celle liée à la nécessité d'adopter une réelle orientation pour combattre le terrorisme, et celle d'instaurer un cessez-le-feu dans toutes les régions et non une trêve.
"Le gouvernement se doit aussi d'être un gouvernement d'union nationale , car le gouvernement actuel ne fait que dresser des obstacles aux missions qui devraient être réalisées. C'est lui qui a déclenché une guerre contre le peuple et s'est refusé à obtenir sa confiance", a conclu Abdel Salam.
Sources: Al-Manar, AFP, Saba News.