« On sait qu’Erdogan laisse sa frontière ouverte au pétrole de Daesh et qu’en Turquie Daesh se réapprovisionne en armes et en munitions », affirme le général Jean-Bernard Pinatel.
Le président russe Vladimir Poutine attache beaucoup d’importance à la crise survenue dans les relations entre Moscou et Ankara suite au crash d’un avion militaire russe abattu par un chasseur turc, mais il ne veut pas aggraver les tensions, estime le général Jean-Bernard Pinatel, Président de LP Conseil.
« Je pense qu’il [Vladimir Poutine, ndlr] fera tout de son côté pour ne pas laisser passer cette affaire qui est très grave. Mais en même temps, il a été très mesuré et il ne veut pas escalader dans cette affaire », a déclaré le général Pinatel dans une interview à l’agence Sputnik.
Interrogé sur les affirmations du président russe selon lesquelles le président turc Recep Tayyip Erdogan était impliqué dans le trafic de pétrole avec Daesh, l’interlocuteur de l’agence a répondu: « Là, il n’y a rien de nouveau. Je l’ai écrit plusieurs fois ».
« On sait très bien qu’Erdogan laisse sa frontière ouverte au pétrole de Daesh, qu’en Turquie Daesh se réapprovisionne en armes et en munitions, que les blessés de Daesh sont soignés dans ce pays. Même la fille d’Erdogan, jusqu’à une période récente, dirigeait un hôpital où étaient soignés les blessés de Daesh », a affirmé M. Pinatel
Selon lui, le fait que ces preuves ont été dévoilées par un chef d’Etat a beaucoup plus d’importance que s’il s’agissait de révélations faites par un simple expert.
D’après le général, les Etats-Unis sont les premiers à pouvoir faire pression sur Erdogan. Or, la position des Américains est « totalement ambiguë ».
« Maintenant, il devient clair au niveau des opinions occidentales que c’est la Turquie qui a organisé l’envoi de tous ces migrants dans lequel les terroristes étaient dissimulés et que ça a été entièrement pensé par Erdogan probablement en liaison avec Daesh », a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Il est persuadé que « ce n’est pas aujourd’hui, ni demain, ni après-demain que la Turquie rentrera dans l’Union Européenne ».
Interrogé sur le rôle de la France dans la lutte contre l’Etat islamique, le général Pinatel a déclaré: « La France fait ce qu’elle peut, car la France est déjà engagée au Sahel, en Afrique où elle supporte pratiquement seule la guerre menée en vue de stabiliser la situation au Mali, au Niger et au Tchad ».
Pour la France, l’opération contre Daesh est plutôt une « action symbolique », a conclu le général.