Le porte-parole de Barack Obama estimant que les propos de Donald Trump l’avaient "disqualifié pour être président".
Le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump inquiète jusque dans son propre parti après sa proposition de fermer les frontières aux musulmans, mais le favori a assuré dimanche que ceux qui pensent lui barrer la route vers la Maison Blanche "se font des illusions".
Le milliardaire américain en tête des sondages a passé la semaine à se justifier, en dépit du tollé international déclenché par une idée qui semble enfreindre la Constitution américaine et l'interdiction des discriminations religieuses.
Sur la chaîne Fox News, il a réagi à un article publié jeudi par le Washington Post, rapportant que les décideurs du parti avaient évoqué au cours d'un dîner les moyens de contrer le candidat Trump s'il maintenait son avance au moment d'attribuer le ticket républicain au moment de leur convention d'investiture en juillet.
"Je pense qu'ils font une grave erreur. Je pense que je suis celui qui peut battre Hillary (...) Je pense plutôt qu'ils se font des illusions", a-t-il déclaré en référence à la favorite démocrate.
"Je comprends ce que (les leaders du parti républicain, ndlr) endurent", a ironisé M. Trump. "Cela n'était pas supposé arriver, ils devaient prendre un gouverneur, un sénateur, une marionnette qu'ils peuvent contrôler à 100%", a poursuivi le magnat de l'immobilier, insistant sur son profil d'outsider.
Les chiffres continuent de pencher en sa faveur, avec 27% des républicains décidés à voter pour lui, selon le dernier sondage national publié dimanche par le Wall Street Journal et la chaîne NBC.
Cette enquête réalisée après les propos de Donald Trump sur les musulmans, place Ted Cruz en deuxième position avec 22% des intentions de vote aux primaires suivi de Marco Rubio avec 15% et Ben Carson avec 11%.
Ted Cruz, sénateur ultra-conservateur du Texas, a effectué une percée, qui s'illustre dimanche dans un sondage auprès des républicains de l'Iowa, un Etat crucial car il est le premier à se prononcer dans le long processus des élections primaires démarrant en février.
Selon ce sondage de Bloomberg pour le quotidien The Des Moines Register, Ted Cruz recueille 31% des intentions de vote des électeurs républicains soit 10 points d'avance sur Donald Trump (21%).
Le milliardaire interrogé sur son concurrent, a dans son registre habituel critiqué le "tempérament" du Texan. "Franchement il est un peu allumé (...) Vous ne pouvez pas vous trouver au Sénat et hurler et traiter les gens de menteurs", lui a-t-il reproché sur Fox.
'Danger pour la sécurité'
Même à l'échelle de ces déclarations incendiaires, sa proposition sur les musulmans a été jugée extraordinaire. Des centaines de milliers de Britanniques ont réagi en signant une pétition pour lui interdire l'accès à leur pays, alors que les condamnations ont fusé de l'ONU, au Caire, en passant par l'Arabie Saoudite ou Paris.
"Pour la politique étrangère américaine cela a un énorme impact négatif comme je l'entends dire par les ministres des Affaires étrangères et d'autres dans mes voyages", a remarqué le secrétaire d'Etat John Kerry sur la chaîne CBS.
Le chef de la diplomatie américaine a assuré, dans une autre interview sur ABC, que les propos de Donald mettaient "en danger la sécurité nationale car cette proposition indique la volonté d'un Américain candidat à la plus haute fonction du pays de discriminer toute une religion".
L'administration Obama avait déjà utilisé un ton offensif sur le sujet, le porte-parole de Barack Obama estimant que les propos de Donald Trump l'avaient "disqualifié pour être président".
Toujours sur ABC, le directeur du Comité de relations américano-islamiques (CAIR), Nihad Awad, a dénoncé le discours du candidat alimentant un "sentiment d'anxiété" de la communauté musulmane.
Donald Trump a malgré tout persévéré, évoquant sur Fox "un groupe de personnes en proie à un mal. Il faut trouver une réponse. Les musulmans peuvent nous aider à la trouver".
Mardi, les neuf principaux candidats républicains se retrouveront sur CNN.
La chaîne a indiqué dimanche que Donald Trump, Ben Carson, Ted Cruz, Marco Rubio, Jeb Bush, Carly Fiorina, Chris Christie, John Kasich et Rand Paul, avaient été retenus pour ce 5e débat de la saison.