"Il faut des mesures pour empêcher les produits pétroliers de partir vers l’extérieur. On en parlera avec notre collègue turc comme on en parle avec d’autres pays de la région".
L'Union européenne va ouvrir lundi un nouveau chapitre dans les négociations d'adhésion avec la Turquie, dont elle attend une meilleure coopération sur la crise migratoire et dans la lutte contre l'organisation takfiriste Daesh (EI).
L'ouverture du chapitre 17, sur la politique économique et monétaire, est prévue lors d'une conférence intergouvernementale qui débutera à 16H30 GMT à Bruxelles.
Les négociations d'adhésion, ouvertes en 2005 mais bloquées depuis, ont reçu une nouvelle impulsion cet automne lorsque les Européens ont proposé à la Turquie un "plan d'action" pour endiguer le flux sans précédent de migrants tentant de gagner l'UE, afin d'améliorer l'accueil des réfugiés syriens et irakiens sur le sol turc mais aussi pour renvoyer les migrants économiques illégaux vers leurs pays d'origine.
Les Occidentaux attendent aussi que la Turquie contrôle mieux sa frontière avec la Syrie, pour empêcher le transit des takfiristes de Daesh et assécher le commerce de pétrole qui est une manne financière pour la puissante organisation extrémiste.
Ces sujets seront abordés au cours d'un déjeuner de travail avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, en marge de la réunion mensuelle des 28 ministres européens des Affaires étrangères, lundi à Bruxelles.
"Il faut être très ferme avec l'ensemble des partenaires sur le financement du terrorisme" qui "se fait sur place avec le racket des populations locales, mais aussi par l'exportation de produits pétroliers", a expliqué lundi le chef de la diplomatie belge Didier Reynders, en arrivant la réunion.
"Il faut des mesures pour empêcher les produits pétroliers de partir vers l'extérieur. On en parlera avec notre collègue turc comme on en parle avec d'autres pays de la région", a assuré M. Reynders.
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Harlem Désir, a appelé Ankara à "contrôler la frontière entre la Syrie et la Turquie pour éviter que Daesh puisse faire venir des combattants étrangers, les former, les entraîner et ensuite les renvoyer dans d'autres pays".
Une portion de la frontière turco-syrienne de quelque 100 kilomètres est encore ouverte et peu contrôlée, selon les Etats-Unis.
Avec AFP