Selon Moscou, les participants à la rencontre n’ont pas le drit de s’arroger le droit de parler au nom des autres factions de l’opposition
La Russie voit d’un très mauvais œil la Conférence de Riyad qui a réuni la semaine passée certains représentants de l’opposition et des milices syriennes.
Pas question pour Moscou d’accepter les décisions qui en ont découlées, dont entre autre celle d’exclure la participation du président syrien aux prochaines élections présidentielles évoquées lors de la rencontre de Genève, a rapporté le vice-ministre des AE russe, Gennady Gatilov, lors de sa rencontre avec son homologue américaine Anne Paterson, rapporte le journal libanais assafir.
Tout d’abord, pour les Russes, l’Arabie saoudite n’a pas le droit de former la délégation de l’opposition syrienne qui devrait se rendre à la prochaine rencontre de Vienne.
« Cette mission a été confiée au délégué spécial des Nations Unies. C’est pour cela que nous ne pouvons accepter la tentative d’une partie de l’opposition qui s’est réunie à Riyad de s’arroger le droit de parler au nom de toutes les autres factions», a déploré Gatilov.
De plus, Moscou constate que certains noms ont été écartés, à l’instar de l’opposant Qadri Jamil, le kurde Saleh Mohamma Muslim, Randa kassis et d’autres opposants qui avaient participé à la rencontre de Moscou.
De même, elle fustige la présence parmi les factions conviées dans la capitale saoudienne des deux milices Ahrar al-Cham et de Jaïch al-Islam le qualifiant de défi pour les Russes. « Des gens qui ont une mauvaise réputation y ont participé à l’instar des représentants de Jaïch al-Islam et Ahrar al-Cham. C’est d’ailleurs l’évaluation de certains de ceux qui ont fait part à la rencontre. Jaïch al-Islam a entre autre mené une série d’attaques contre l’ambassade russe à Damas tandis que les miliciens d’Ahrar al-Cham combattent aux côtés des terroristes du front al-Nosra dans le cadre d’un corps terroriste commun, l’armée de la Conquête (Jaïch al-Fateh) », a indiqué Gatilov. Et de conclure : « Nous sommes persuadés que le processus politique syrien doit écarter les terroristes ».
Selon les Russes, cette rencontre est aussi le fruit d’un compromis entre l’Arabie saoudite et la Turquie, pour se partager l’opposition syrienne. En Echange de la permission accordée par Ankara aux membres de la Coalition syrienne qui siège à Istanbul d’y participer, Riyad s’est abstenu de convier le parti de l’Union démocratique kurde.
Dans un communiqué, le ministère russe avait perçu la conférence de Riyad comme une instance de l’opposition syrienne parmi toutes les autres, en l’occurrence celle de Moscou, du Caire… « Di Mistura se doit de rassembler le plus tôt possible les conclusions du travail de ces différentes instances pour en élaborer une structure équilibrée permettant de former une vraie délégation de l’opposition pour effecteur des négociations avec les représentants du gouvernement syrien », est-il prescrit dans le texte.