Les médias grand public occidentaux tombent de plus en plus bas.
Depuis que la Russie a débuté ses opérations militaires en Syrie contre les forces terroristes travaillant pour le compte de l’Otan et des pays du Golfe, de douteux comptes rendus sont apparus dans les médias occidentaux prétendant que la Russie a ciblé et tué des civils. Pourtant la majorité de ces organes de presse qui sont apparemment le must du journalisme en Occident publient des articles qui ne sont basés que sur une ou deux sources assez discutables.
Ni photographies, ni vidéos ou autres preuves ne sont fournies dans la majorité de ces articles. La presstituée est si paresseuse de nos jours qu’elle ne s’embête même plus à fabriquer de fausses preuves. Elle se contente de citer un blog déniché au hasard sur Twitter, cite quelques politiciens occidentaux prêts à destituer Assad et essaye de faire passer cela pour de l’information professionnelle. Les médias grand public occidentaux tombent de plus en plus bas.
L’une de ces fumeuses organisations auxquelles se fient les médias occidentaux pour le conflit syrien est l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Comme Tony Cartalucci le faisait judicieusement remarquer en 2012 dans son article La narrative syrienne repose sur un gars logé à Londres, les médias occidentaux font croire que l’OSDH est un groupe impartial et hautement professionnel basé en Syrie :
«On pourrait croire que c’est une vaste organisation, avec des centaines de membres travaillant dur sur le terrain, regroupant des preuves sur la Syrie à l’aide de photos et de vidéos, tout en se coordonnant avec la presse de manière transparente quant à leur méthodologie, pour observer objectivement la situation des droits de l’homme en Syrie. C’est en tous les cas l’idée que les journaux occidentaux essayent de faire croire à leurs lecteurs.»
Bien sûr, la réalité de cette soi-disant organisation est totalement à l’inverse de ce que les médias essayent de nous faire croire. L’OSDH a été crée en 2006 par l’énigmatique Rami Abdulrahman (aussi appelé Abdurrahman, mais son vrai nom est Ossama Suleiman) ; il est le directeur et employé de ce groupe comptant un unique membre, et même le New York Times l’a admis en 2013 dans un article où il est dit que l’OSDH est virtuellement un groupe d’une personne.
Il se repose apparemment sur quatre inconnus résidant en Syrie travaillant eux-mêmes avec 200 informateurs tout aussi inconnus. Visiblement, le problème majeur avec ces informateurs inconnus est leur anonymat, ce qui veut dire que les médias n’ont absolument aucune idée de qui ils sont, voir même s’ils existent. Sont-ils des membres actifs d’EI ou d’Al Nosra ? Travaillent-ils pour le MI6 ou la CIA ? Ou alors c’est son petit doigt qui lui fait cadeau d’informations ? Bref, aucun moyen de vérifier si les informateurs d’Abdulrahman sont authentiques, fiables ou objectifs.
De plus, Abdulrahman n’est lui même pas impartial car il est fermement opposé au gouvernement syrien. Il a dit à Reuters en 2012 qu’il ne retournerait en Syrie que quand Assad sera parti. (Il faut aussi remarquer que lorsqu’il vivait encore en Syrie, Abdulrahman est présumé avoir passé trois brefs séjours en prison pour ce que Reuters a dénommé de l’activisme pro-démocratie.)
En 2011, CNN a monté la rencontre entre l’ancien ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague, et Abdulrahman en tant que représentant de l’opposition syrienne, à Londres où ils ont été pris en photo devant le ministère. L’OSDH a visiblement un objectif politique et on ne devrait donc pas compter sur lui pour faire des rapports impartiaux sur la situation en Syrie.
Ensuite, Abdulrahman a quitté la Syrie en 2000 et vit depuis à Coventry en Angleterre. On pourrait penser que l’OSDH est basée en Syrie, vu que l’organisation est supposée observer la situation seulement en Syrie.
Enfin, le décompte fait par l’OSDH des victimes pour certaines périodes ne correspond pas avec d’autres décomptes établis par d’autres spécialistes dans le monde.
Une propagande évidente
De nombreuses accusations portées par la presse occidentale contre le gouvernement russe qui aurait tué des civils se basent uniquement sur cette source biaisée et non professionnelle. L’International Business Times a publié un article, le 21 octobre, intitulé La Russie en Syrie, 370 civils tués par des frappes russes, dit l’OSDH. L’IBT ne fournit aucune autre source pour conforter ces accusations et fait à peine référence à l’OSDH.
Le 20 novembre 2015, l’OSDH publie un rapport qui prétend que les forces aériennes russes ont tué 403 civils en Syrie, dont 166 femmes et enfants. Ce rapport ne contient aucune preuve soutenant cette affirmation, littéralement pas l’ombre d’une preuve. Mais cela n’empêche absolument pas les médias occidentaux de faire référence à ce rapport comme preuve de victimes civiles.
The Independent a publié un article le 23 novembre avec ce titre à sensation : Les frappes aériennes russes en Syrie ont tué 97 enfants selon un groupe d’observation. The Independent ne cite que le rapport de l’OSDH, qui ne fournit aucune preuve, pour renforcer cette accusation et pourtant cela continue à passer pour du journalisme en Occident – Quelle farce ! The Independent n’est pourtant pas un tabloïd, il devrait être un peu plus respectable que The Sun.
D’autres centres de presse comme Reuters, Yahoo News et le New York Times ont publié des articles faisant référence à ces 403 civils du rapport de l’OSDH.
La porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, Maria Zakharova, a dénoncé l’OSDH en octobre dernier quand elle répondait aux accusations qui circulaient largement dans la presse occidentale affirmant que la Russie avait bombardé un hôpital dans le nord de la Syrie, tuant 13 personnes.
Zakharova a déclaré :
«Cette information est basée sur des dires de l’OSDH basé à Londres. De ce que nous pouvons en comprendre, il est très pratique d’observer ce qui se passe en Syrie sans quitter Londres et sans possibilité de collecter les informations sur le terrain.»
Il est évident, pour tous ceux qui valorisent l’honnêteté intellectuelle et le vrai journalisme, que l’OSDH est une mauvaise plaisanterie car elle est l’antithèse de la source fiable et impartiale. Par contre, pour les médias occidentaux, un nom sonnant aussi bien devient un outil bien utile pour répandre la propagande de guerre et la désinformation parmi ses lecteurs ignorants.
Par Steven MacMillan: écrivain, chercheur, analyste géopolitique indépendant et rédacteur en chef de The Analyst Report, notamment pour le magazine en ligne New Eastern Outlook
Source: Traduit par le Saker Francophone