Durant la guerre 2006, le résistant libanais s’est avéré être un as dans les combats cache-cache.
La guerre prochaine verra un face à face directe entre le soldat israélien et le résistant libanais, voire du combat corps à corps. Ce scénario est attendu aussi bien par les Israéliens que par les Libanais. D’autant plus que durant la guerre 2006, c’est là que se situait le talon d’Achille de Tsahal.
Bataille contre des fantômes
Un soldat israélien qui a participé à cette guerre raconte ce qu’il considère être sa bataille contre les fantômes : « nous, les soldats de David n’avions pas de véhicules pour nous transporter, tout ce que nous pouvions faire est de combattre à la manière du Hezbollah. On nous a imposés de nous infiltrer dans le village de Yaroune, à la recherche de ses hommes, des plates-formes de ses missiles et des dépôts de ses armes. L’aviation militaire et l’artillerie lourde avaient pilonné le village sans relâche durant les deux jours qui ont précédé, il était inconcevable qu’une personne saine d’esprit y soit restée en raison de l’intensité des bombardements.
Tout à coup nous étions assiégés par les embuscades du Hezbollah, sans eau et sans nourriture durant deux jours.
Nous mourrions de faim, alors que les hommes du Hezbollah mangeaient notre nourriture et buvaient notre eau. Le commandant de notre brigade a décidé de nous dépêcher des renforts sur le champ. Alors les chars sont entrés via plusieurs axes, se sont trouvés à quelques mètres de nous. Mais la bataille était menée d’un seul côté. Entre nos chars et des fantômes dont on ne voyait que les roquettes. Ils ont blessé quatre de mon groupe, ont tué un cinquième, alors que les deux derniers avaient disparu le plus simplement du monde. Ils ont couru sans arrêt en direction d’Israël jusqu’au lendemain, où ils ont été punis et emprisonnés. »
Avant de raconter ce récit, l’officier israélien Tomar se vantait d’appartenir à la brigade d’élites des Golanis.
Celle-ci fut contrainte de recourir aux moyens de combats de la Première guerre mondiale dans sa bataille contre le Hezbollah, lorsque les rennes ont pris la place des hélicoptères et des véhicules modernes pour transporter les approvisionnements en nourriture et en munitions à ses soldats durant les combats, pour éviter les missiles de la résistance et ses engins explosifs.
Les échecs de l’armée israélienne à multi-facettes
En effet, durant la guerre de juillet, la stratégie militaire israélienne avait échoué sur plusieurs plans : en tant que guerre préventive, car elle a été incapable de réaliser l’effet de surprise. De plus, le facteur de vitesse lui a fait grandement défaut, malgré son recours à la force excessive. Il lui fut impossible de transmettre la bataille sur le sol de l’adversaire et de ménager son front intérieur. Sa supériorité aérienne technique et informationnelle s’est avérée vaine, ainsi que l’intervention cursive de ses chars.
Sachant que le commandement militaire israélien avait investi dans cette bataille contre le Hezbollah quatre pelotons, formés de 17 brigades, dont 6 blindées, 7 infanterie, dont deux transportés via des véhicules blindés de type Ozarit. Sans compter les 400 chars de type Mirkava 2 et 3, et 4, en plus de quatre brigades transportés par air.
40 milles soldats israéliens contre 2000 résistants libanais
Au total, le nombre des effectifs de ses forces militaires dépêchés au sud Liban s’élevait à 40-50 milles militaires. Vu que chaque peloton comprend entre 10 et 15 milles soldats.
En revanche, le Hezbollah n’a utilisé qu’une seule de ses brigades formée de 2000 hommes, cite un expert libanais ayant requis l’anonymat. « L’unité victoire a mené à elle seule la bataille, sans que les commandants du Hezbollah ne pressentent le besoin lui envoyer des renforts », précise-t-il.
Durant la prochaine guerre, ce sont près de 90 milles soldats israéliens, distribuées dans 8 pelotons qui seront investis. Depuis la guerre 2006, l’armée israélienne œuvre en vue d’entrainer ses forces terrestres et de perfectionner les compétences physiques et psychologiques de ses soldats.
Ceci veut dire de point de vue israélien, que le fait d’empêcher le lancement des roquettes nécessite une maitrise terrestre israélienne au sud Liban, laquelle passe nécessairement par une collusion directe avec les combattants du Hezbollah. Ces derniers ont expérimenté le soldat israélien qui leur a semblé mou, sans esprit combatif, et non disposé au sacrifice.
« Lorsque le nombre des soldats augmente, celui des victimes monte aussi », signifie l’expert libanais, proche de la résistance.
Le jeu de cache-cache
D’autant plus que les membres de la résistance connaissent bien la géographie de leur sol et peuvent donc y maitriser le jeu. Contrairement aux Israéliens qui devront faire face à un ennemi invisible.
La résistance au Liban n’est pas une armée classique, et elle se trouve un peu partout. Ses sites sont inconnus, fortifiés et invisibles et ne peuvent être la cible des feux, ce qui lui accorde un avantage dans le domaine terrestre.
Vu que chaque bataillon comprend quelques 300 soldats israéliens, ceux-ci deviennent des proies faciles. Quoi qu’il fasse, le résistant libanais se trouvera face à des militaires israéliens qu’il lui sera alors très facile d’abattre.
Selon une étude américaine, le Hezbollah adopte un style de combat basé sur le jeu de cache-cache. Avec un avantage en faveur du joueur caché, au détriment du joueur chercheur. « Il mène un nouveau style de combat qui constitue une version modernisée de la guerre des bandes, et qui peut très bien être baptisé le duel du 21ème siècle et il en détient les moyens les plus dangereux », constate cette étude.
Traduit à partir d'un article d'AsSafir
( A suivre)