L’opposition réclame que le roi ne puisse plus désigner le Premier ministre de son choix.
Le Front d'action islamique (FAI), principal mouvement d'opposition islamique en Jordanie, a jugé lundi "importantes" mais insuffisantes les réformes constitutionnelles présentées dimanche par le roi Abdallah II.
"Après avoir étudié les recommandations et la situation en cours dans le pays, nous tenons à souligner que (ces recommandations) sont importantes mais qu'elles ne répondent pas aux revendications du peuple", a annoncé le FAI sur son site internet.
Le mouvement réclame en particulier que le roi ne puisse plus désigner le Premier ministre de son choix mais qu'il soit obligé de nommer le chef de la majorité parlementaire.
"Ceci est essentiel pour donner plus de pouvoir au peuple, pour améliorer le système politique et pour aller vers plus de démocratie", a insisté le FAI.
La commission royale chargée de réviser la Constitution a recommandé plusieurs amendements pour améliorer la séparation des pouvoirs.
Elle prévoit ainsi la création d'une Cour constitutionnelle et l'abaissement de l'âge des candidats au Parlement, mais ne se prononce pas sur la nomination du Premier ministre.
Pour le FAI, il faudra "davantage d'amendements constitutionnels" afin de "surmonter la crise à laquelle le pays est confronté et de permettre une transition vers la démocratie".
Outre le choix du Premier ministre, l’opposition réclame aussi l'abolition d'un tribunal militaire chargé des questions de sécurité, qu'ils considèrent comme illégal.
La commission royale a simplement proposé de limiter son autorité aux affaires de terrorisme, espionnage et haute trahison.
Depuis janvier, le royaume est touché par un mouvement de protestation réclamant des réformes politiques et économiques, ainsi que la fin de la corruption.