Quelques anecdotes concernant les pourparlers 5+1 révélées par Le chef de l’Organisation de l’énergie nucléaire iranienne , Ali Akbar Salehi..
Le chef de l'Organisation de l'énergie nucléaire iraniennE , Ali Akbar Salehi, a révélé dans interview avec le site alAhd, certains secrets des pourparlers nucléaires 5+1 , notamment une anecdote assez révélatrice du morale des négociateurs iraniens .
En effet, Salehi raconte que « durant les derniers jours des négociations de Lausanne en Suisse , les réunions se prolongeaient jusqu'aux petites heures du matin. Et donc, il était tout naturel de prendre une pause pour faire la prière du matin, soit avant le lever du soleil. Alors que je me dirigeais vers la prière, je rencontre des journalistes sur mon chemin qui m’interpellent pour me demander les derniers progrès sur les négociations. Ma réponse spontanée était que " le soleil va se lever" sans vouloir insinuer quoique ce soit car je ne pensais qu’à effectuer la prière avant le lever du soleil ».
Cela dit , Salehi a souligné qu' « un avenir brillant attend l'Iran dans le domaine nucléaire sachant que l’Iran fait l’objet de diverses propositions de coopération avec l'Iran de la part de grands pays européens » a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.
Salehi a noté que « l’accord nucléaire s’est conclu comme nous le souhaitions, hormis quelques modifications mineurs qui n’ affectent point notre activité nucléaire pacifique. D’autant plus, que le la structure de notre programme n’a pas été modifiée au contraire, elle fera l’objet d'expansion et de développement».
Et de poursuivre : « Nous avons accepté certaines restrictions comme par exemple de ne pas investir dans la production nucléaire de l’uranium métal et ce parce que nous n’avons pas besoin de ce genre d’activité nucléaire. D’ailleurs nous leur avions dit que nous ne voulons pas investir dans ce domaine sachant que nous savons comment le produire. De toute façon, après plusieurs années, nous serons libres de produire ce que nous voulons ».
Il a ajouté: « l’incident le plus marquant pour moi a été ma première rencontre avec mon homologue américain et notre rejet de leur proposition concernant la qualité des centrifuges nucléaires en Iran. Ce fut un débat très difficile et nous avons besoin d'une étude scientifique bien fondée. Les discussions ont duré plusieurs heures et je ne savais pas si nous aboutirons au résultat souhaité, mais Louange à Allah après des discussions difficiles avec la délégation américaine, cette dernière a accepté la proposition iranienne ».
« Un jour, je leur ai présenté une proposition sous forme de défi et je leur ai dit : montrez-moi un seul un Etat qui effectue l’opération d'enrichissement de l’uranium selon votre proposition, et nous accepterons la proposition des États-Unis. Il faut dire que j’étais convaincu qu'il n'y avait aucun pays dans le monde applique le processus d'enrichissement selon leur proposition. Suite à ce défi , les Américains ont abandonné leur proposition. Et pour illustrer l’idée, j’avais dit aux Américains, vous pouvez nous demander de réduire le volume de la cuillère ou de l’agrandir mais vous ne pouvez pas nous demander de manger avec la cuillère à l’envers ?! Ce fut le premier pas vers un dégel dans les pourparlers surtout que nous avions l’impasse » a-t-il indiqué.
Interrogé les accords nucléaires entre la Russie et l'Iran, Salehi a répondu: « les accords existaient déjà entre les deux pays auparavant. Or, au cours de la récente visite du président russe Vladimir Poutine en Iran, nous avons finalisé tous nos accords antérieurs en particulier dans le domaine de la coopération nucléaire, notamment dans l'échange de carburant. Autrement dit, l'Iran échangera avec la Russie son combustible d'uranium contre le cake jaune ».
Interrogé sur si un des pays de la région a demandé de la part l’Iran de partager son expérience nucléaire, Salehi a confirmé cette demande, ajoutant : « un des pays voisins de l'Iran a formé une proposition de construction d’un réacteur nucléaire pour la recherche scientifique, nous sommes en mesure d'accomplir cette tâche, mais la question est encore à l'étude ».
Quant à l'avenir de l'énergie atomique en Iran, Salehi a assuré que « l'avenir de l'activité nucléaire de l'Iran est très brillant. D’ailleurs, il a été convenu avec la Russie de construire deux nouveaux sites nucléaires à Bushehr. Sans compter que nous menons des négociations nucléaires avec la Chine pour construire de petites centrales nucléaires et certains pays européens ont proposé leur coopération. De plus, le Japon et la Corée du Sud ont exprimé leur volonté de partager avec nous nos activités nucléaires, en particulier dans le domaine de la sécurité nucléaire ».
Il a conclu en indiquant: « Le domaine est maintenant ouvert avec nous, mais nous ne voulons pas nous engager trop dans ce domaine car cela nécessite un volume important d'investissements, il nous faut d’abord évaluer les choses sur la base de la capacité financière du pays dans ce domaine ».