Une visite qui n’apporte rien de bon, selon le président de la Commission de la Défense du parlement irakien .
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter qui se trouvait ce mercredi à Bagdad a tenté de persuader les dirigeants irakiens d’autoriser le déploiement d’une force spéciale américaine avec pour motif affiché de contribuer à la guerre menée contre la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI) qui contrôle une partie de l'Irak.
C’est ce qu’a indiqué l’agence irakienne Irak Press, en commentant la rencontre du responsable américain avec le Premier ministre irakien Haider al-Abadi et le ministre de la Défense Khaled al-Obeidi.
Dans un communiqué, le bureau de M. Abadi a signalé qu’ils ont discuté des moyens "d'améliorer la coopération entre les deux pays dans les domaines de l'armement et de l'entraînement".
Des visites qui n'apportent rien de bon
Pour sa part le député irakien et président de la Commission parlementaire de la Sécurité et de la Défense Hakem al-Zameli a violemment critiqué la visite surprise de Carter en Irak , estimant qu'elle n'amenait rien de bon.
" Ces visites successives des personnalités officielles et non officielles de l'occupation américaine n'apportent rien de bon avec elles et ne sont pas les bienvenues", a-t-il affirmé, a rapporté l'agence irakienne Soumariyyah.
Accusant les Etats-Unis de vouloir prolonger le plus possible la guerre contre le terrorisme pour mener à bien "leurs projets colonisalistes", M. Zameli a précisé d'que leurs seuls objectifs étaient "de préserver la sécurité de l'entité sioniste, de diviser l'Irak et de s'emparer de ses ressources pétrolières".
Zameli a aussi révélé que les Américains entretiennent des liens étroits avec des groupes terroristes et oeuvrent pour les renforcer dans le but de minimiser les exploits réalisés par les forces de sécurité irakiennes en collaborations avec les unités de combattants volontaires du "hachd al-Chaabi"..
Lundi, le président américain Barack Obama a déclaré que les efforts militaires des Etats-Unis et de leurs alliés contre l'EI s'étaient intensifiés mais a concédé que les progrès contre les jihadistes devaient être "plus rapides". Lors de la formation de la Coalition, il avait prédit que la lutte contre Daesh devrait prendre plusieurs années.
Depuis l’intervention de la Russie le 30 septembre dernier en Syrie, l’administration américaine a intensifié ses attaques et se veut plus pressée d'en finir avec Daesh.
Le 10 décembre dernier, une force spéciale américaine formée de 200 hommes est arrivée dans la base militaire Aïn alAssad. Ils ont pour mission déclarée d’effectuer des opérations spéciales dans les régions ouest, de nettoyer et de surveiller les régions périphériques de la base et d’empêcher les éléments de Daesh de s’en approcher.
Sur les onze frappes menées par les avions de la coalition mardi, cinq ont visé la région de Ramadi, à l'ouest de Bagdad, en grande partie contrôlée par la milice takfiriste, selon un communiqué de l'armée américaine.