25-11-2024 09:53 AM Jerusalem Timing

Su-24:Poutine n’exclut pas que la Turquie ait voulu "lécher les US à un endroit"

Su-24:Poutine n’exclut pas que la Turquie ait voulu

Les relations avec Ankara sont quasi-impossibles au niveau intergouvernemental, affirme Poutine.

Le président russe n'exclut pas qu'un représentant de la direction turque ait voulu "lécher les Américains à un endroit", en abattant l'avion russe Su-24 le 24 novembre.

Vladimir Poutine n'a pas exclu que la Turquie, en abattant le Su-24 russe, ait pu agir sur la base d'accords avec des tiers, ce qui a finalement placé tout le monde dans une situation difficile.

"Leurs amis islamistes"

"Si quelqu'un voulait lécher les Américains à un endroit, je ne sais pas s'ils ont agi correctement et si les Américains en ont besoin", a déclaré le président russe lors de sa 11e grande conférence de presse annuelle.

Selon Vladimir Poutine, Ankara a voulu montrer aux Etats-Unis et à l'UE que les Turcs étaient "leurs amis islamistes".

Le président russe a précisé que les actions des autorités turques avaient été l'acte d'un ennemi, car "si c'était un accident, il fallait s'expliquer. Et de souligner: les relations avec Ankara sont quasi-impossibles au niveau intergouvernemental, mais elles se poursuivront au niveau culturel.

"Ils ont tiré sur notre avion, des gens ont été tués. Voilà ce qui m'a vraiment révolté: si c'était vraiment un accident, comme l'a dit le gouvernement turc (...) on prend son téléphone tout de suite et on s'explique", a-t-il déclaré.

"Au lieu de ça, ils sont vite allés courir à Bruxelles: +Alerte! On nous fait du tort!+ Qui vous fait du tort? Nous avons attaqué quelqu'un? Non!", a-t-il continué, accusant la Turquie de "s'être cachée derrière l'Otan", dont elle est membre.

Selon M. Poutine, la Turquie a abattu l'avion militaire russe pour que la Russie "fuie" la Syrie, où elle mène des frappes aériennes contre les miliciens takfiristes depuis le 30 septembre à la demande de Damas.

"Mais la Russie n'est pas ce genre de pays", a-t-il déclaré.

Au contraire, "nous avons renforcé notre présence en Syrie, augmenté le nombre de nos avions militaires. Avant, nous n'avions pas là-bas de systèmes de défense antiaérienne, maintenant il y a des S-400.

Si avant la Turquie survolait et violait continuellement l'espace aérien de la Syrie, eh bien, qu'ils volent maintenant!", a-t-il prévenu.

Les frappes russes en Syrie soutiennent aussi l'opposition

Interrogé sur les frappes russes en Syrie, Poutine a assuré qu’elles soutenaient non seulement l'armée du président Bachar al-Assad mais également l'"opposition armée" qui combat Daesh.
   
"Nous soutenons avec des frappes leurs efforts (de l'opposition, ndlr) dans la lutte contre l'EI tout comme nous soutenons ceux de l'armée syrienne", a ainsi déclaré M. Poutine lors de sa conférence de presse annuelle.
   
Le ministère de la Défense avait déjà assuré mardi que l'armée russe coordonnait son action en Syrie avec une force de 5.000 hommes répartis dans 150 groupes de l'"opposition modérée et patriotique" combattant aux côtés de l'armée d'Assad.
   
Les militaires russes évoquent notamment des composantes de l'Armée syrienne libre (ASL), le principal groupe armé modéré en Syrie, ainsi que ce qui semble être une coalition de forces arabes et kurdes combattant les jihadistes dans le nord-est du pays.
   
Mercredi, la Coalition de l'opposition syrienne, principale formation d'opposants en exil, a réfuté toute aide militaire de la Russie à l'ASL, qui combat l'armée d'Assad. En revanche, elle a accusé les Kurdes de coopérer avec l'armée russe.
   
Moscou a dit à plusieurs reprises être prêt à établir des contacts avec l'ASL afin de coordonner leurs actions et trouver une issue politique au conflit, tout en ironisant sur son existence réelle ou celle de ses chefs.
   

Rapprochement des positions
   
   
Le dossier syrien revient à la table des discussions vendredi à New York lors d'une réunion cruciale qui s'inscrit dans le processus dit de Vienne, par lequel 17 pays, y compris la Russie et l'Iran, étaient tombés d'accord le 14 novembre sur une feuille de route politique pour la Syrie.

La feuille de route prévoit une rencontre à compter du 1er janvier entre représentants de l'opposition et du régime en Syrie, un gouvernement de transition dans les six mois, et des élections dans les 18 mois.
   
Washington et Moscou cherchent à rapprocher leurs positions mais s'opposent toujours sur le sort de Bachar al-Assad et sur les groupes devant être considérés comme "terroristes" et ceux pouvant participer au processus politique en tant qu'opposition "modérée".
   
"Avons-nous un plan (pour le règlement du conflit)? Nous l'avons (...). Dans ses principaux aspects, il concorde avec celui avancé par les Américains, aussi surprenant que cela puisse paraître", a lancé M. Poutine.
 
Si le président russe répète que le destin de Bachar al-Assad doit être décidé par les Syriens seuls, il a appelé le régime de Damas à accepter ce qui sera décidé à l'ONU, "même si cela peut ne pas leur plaire".
 
"Des concessions doivent être faites des deux côtés", a-t-il souligné, appelant de ses vœux un mécanisme "transparent" qui aidera les Syriens à organiser un scrutin démocratique pour élire leur dirigeant.
   

Sources: Sputnik + AFP