Lancement de négociations sur l’exportation du gaz israélien en Turquie. Un protocole d’entente a été formulé lors d’une réunion secrète en Suisse entre des représentants turcs et israéliens.
« Israël » et la Turquie sont parvenus à une série d'"ententes" pour normaliser leurs relations qui s'étaient détériorées après l'assaut meurtrier des forces israéliennes contre une flottille turque à destination de Gaza en 2010, a indiqué jeudi un responsable israélien.
Lors d'une rencontre secrète en Suisse, les deux pays se sont entendus sur une compensation des victimes du raid israélien et le lancement de négociations sur l'exportation de gaz israélien en Turquie, des mesures qui interviendront dès la conclusion de l'accord, selon ce responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, rapporté par l'AFP.
Pour sa part, la chaîne de télévision israélienne, channel 10 a rapporté que lors d'une réunion secrète tenue mercredi en Suisse, le nouveau chef du Mossad, Yossi Cohen et le porte-parole du Premier ministre Benyamin Netanyahu sur le dossier turc, Joseph Ciechanover, se sont entendus sur plusieurs points avec le sous-secrétaire turc des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioğlu, dont entre autres :
1- Le retour des ambassadeurs à leur ambassade respective
2- L'annulation des poursuites contre les soldats israéliens ayant participé à l’assaut contre la flottille pour Gaza en 2010
3- La création d'un fonds pour les victimes de la flottille Mavi Marmara pour Gaza
4- Le lancement de négociations sur l'exportation de gaz israélien en Turquie
Par ailleurs, le haut fonctionnaire du Hamas Saleh al-Arouri sera interdit d'entrée en Turquie.
Un responsable turc cité par le site d’information israélien i24 a indiqué que les deux parties "ne sont pas encore parvenus à un accord, mais (les négociations) pourraient aboutir bientôt".
Les relations entre la Turquie et « Israël » s'étaient détériorées en mai 2010 après l’assaut israélien contre une flotille humanitaire se rendant à Gaza au cours duquel neuf activistes turcs sont tombés en martyre suite aux tirs des commandos de marine israéliens.
Le "gaz israélien" à la place de celui de la Russie
S’agissant de l’importation du gaz, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré que son pays allait trouver d’autres fournisseurs d’énergie que la Russie en raison des fortes tensions entre les deux pays depuis qu’Ankara a abattu un avion militaire russe au dessus de la frontière syrienne.
"Il est possible de trouver d’autres fournisseurs", avait déclaré Erdogan lors d’un discours télévisé.
Lundi, Erdogan a envoyé un signal potentiel de réchauffement des relations avec « Israël », affirmant que la région aurait tout à gagner d'une normalisation des relations avec l’entité sioniste.
S'adressant à des journalistes au cours de son vol de retour du Turkmenistan, Erdogan a dit qu' "il y aurait tant à gagner pour la région d'un processus de normalisation (avec Israël), mais que cela ne pourrait intervenir qu'à la condition que les deux pays aboutissent à un accord de compensation concernant l'assaut du Maramara".
Pour sa part, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a signé jeudi un accord controversé sur l'exploitation des importants gisements de gaz naturel offshore récemment découverts au large des côtes palestiniennes occupées.
Netanyahou a souligné que l'accord était "important pour (les) relations internationales" de l’entité sioniste. Selon lui, des acteurs régionaux ont manifesté leur intérêt pour la fourniture de gaz, comme la Jordanie, l'Autorité palestinienne, la Turquie et l'Egypte.