La Chambre de commerce germano-russe, qui regroupe 850 entreprises, plaide pour un allègement des sanctions européennes

Beaucoup d'entreprises allemandes actives en Russie pâtissent des sanctions économiques imposées par Moscou à la Turquie, en sus des sanctions à cause de l'Ukraine et de la récession russe qui pèsent déjà fortement, selon la chambre de commerce germano-russe.
   
Les effets des sanctions à l'égard de la Turquie "sont considérables" pour les entreprises allemandes qui font des affaires en Russie, a indiqué lors d'une conférence de presse le président de la Chambre de commerce, Rainer Seele, "deux tiers d'entre elles sont touchées".
   
Cela concerne par exemple des entreprises du secteur automobile qui produisent en Russie et s'approvisionnent en Turquie, ou certaines qui n'ont plus le droit d'employer en Russie des salariés turcs.
   
Après le crash d'un avion russe abattu par l'aviation turque fin novembre, Moscou a pris des mesures de rétorsion économique contre Ankara, notamment un embargo sur les importations de fruits et légumes turcs. Dans l'industrie, les procédures douanières se sont alourdies, a expliqué M. Seele.   
   
Autant de choses qui vont avoir "des effets négatifs supplémentaires sur les activités en Russie des entreprises allemandes", prévient M. Seele, qui est aussi patron du groupe énergétique autrichien OMV, l'un des actionnaires du gazoduc NordStream.
   
D'ores et déjà la récession qui frappe la Russie, accompagnée d'une dégringolade du rouble, et les sanctions prises de part et d'autres sur fond de conflit en Ukraine - par l'UE puis en riposte par Moscou -  pèsent fortement sur les exportations à destination de la Russie.
   
Cette année, elles devraient pointer à un peu plus de 20 milliards d'euros, soit "moitié moins qu'en 2013", a indiqué lors de la même conférence de presse le directeur adjoint de la Chambre de commerce Volker Treier.
   
Pour 2016 l'organisation mise sur un nouveau recul de l'ordre de 5% des ventes vers la Russie, qui ne représentent plus qu'un maigre pourcentage des exportations allemandes au total.
   
Pour autant, "nous ne voyons pas de fuite des entreprises hors de Russie", a assuré M. Treier, "seulement une baisse de niveau" de leur activité.
   
L'Allemagne exportait avant la mise en œuvre des sanctions beaucoup de produits alimentaires vers la Russie, par exemple des laitages; elle y vend aussi machines-outils, dont beaucoup dans le secteur agricole, de même que de la chimie et des voitures.
   
La Chambre de commerce germano-russe, qui regroupe 850 entreprises, plaide pour un allègement des sanctions européennes, arguant de "progrès" sur le dossier ukrainien.