Le président syrien a de nouveau accusé les occidentaux et leurs alliés régionaux d’avoir transformé la Syrie en pépinière des terroristes. Voir les Photos de la visite du couple Assad à une église vendredi soir.
Le président syrien Bachar el-Assad a réagi avec humour aux récentes déclarations de certains représentants de l'Occident dont le secrétaire d'Etat américain John Kerry, selon lesquels il pourrait encore rester au pouvoir. Auparavant, l'Occident insistait sur son départ.
"Merci à eux pour cela, je faisais déjà mes valises. Je devais partir et maintenant, je peux rester", a-t-il ironisé dans une interview à la chaîne néerlandaise NOS.
Seuls les citoyens syriens peuvent décider s'il devait ou non rester au pouvoir, a souligné le leader syrien.
Si vous, en tant que citoyen néerlandais, étiez prêts à accepter que quelqu'un en Syrie choisisse la personne qui deviendrait votre premier ministre, nous l'accepterions, mais vous, vous ne l'accepteriez pas. La Syrie est un Etat souverain. C'est aux Syriens et pas aux Européens de décider s'ils ont un bon ou un mauvais président", a expliqué M. Assad.
Si le peuple syrien veut qu'il quitte son poste, il sera prêt à le faire, a-t-il ajouté.
S'agissant de la propagation du terrorisme au Proche-Orient et en Europe, le président a martelé que c'est l'Europe, de concert avec la Turquie, le Qatar et l'Arabie saoudite qui a transformé la Syrie en une pépinière de terroristes.
"La question la plus importante est de savoir d'où viennent les djihadistes qui sont aujourd'hui en Europe. Qu'ils viennent ici c'est naturel, après que la Syrie s'est transformée en une pépinière du terrorisme, car la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar ont soutenu les terroristes par différents moyens", a-t-il dit.
Selon lui, l'Europe s'en est tenue à une approche erronée de la lutte antiterroriste. Qu'est-ce qui a été fait de travers? "Primo, le gouvernement européen n'a pas réussi à intégrer ces personnes (les migrants, terroristes potentiels, ndlr) dans la société européenne. Ils vivaient dans un ghetto. Quand tu habites dans un ghetto, tu deviens un extrémiste", a expliqué Bachar el-Assad.
Secundo, estime-t-il, de nombreux leaders européens "ont vendu leurs valeurs en échange de pétrodollars". "Ils ont permis aux organisations wahhabites d'Arabie saoudite d'apporter leur idéologie extrémiste en Europe. C'est pourquoi vous exportez des terroristes. Ce n'est pas nous qui en exportons: ils viennent en Syrie et puis reviennent en Europe", a-t-il ajouté. Et de rappeler que trois des terroristes ayant participé aux attentats du 13 novembre perpétrés dans la capitale parisienne étaient des Européens.
Selon lui, «Si l'Occident arrête d'approvisionner ces groupes en armes et en argent, le conflit syrien prendra fin très rapidement», a-t-il martelé.
«Si les pays responsables prennent des mesures contre la circulation de terroristes et le soutien logistique qu'ils leur apportent, je peux vous garantir que cela prendra moins d'un an», a-t-il ajouté, expliquant que les groupes terroristes ne possèdent pas de véritable soutien public en Syrie.
Visite à une église
Vendredi soir, le président syrien et son épouse Asma ont visité une église de l'est de Damas située dans un secteur de la capitale régulièrement bombardé par des rebelles.
Selon le site de la présidence syrienne, rapporte l’AFP, le couple Assad, s'est rendu dans l'église Notre-Dame de Damas, dans le quartier d'Al-Qoussour, pour assister aux préparatifs des fêtes de fin d'année.
Ce quartier est situé à deux kilomètres de celui de Jobar, qui est tenu par des milices.
Selon l’AFP, sur des photos diffusées par le site officiel de la présidence, on voit M. Assad, en jeans et veston noir, et son épouse discuter avec des jeunes choristes.
D'autres photos montrent le couple Assad assistant à une répétition et prenant des +selfies+ avec des gens dans l'assistance.
Cette visite a coïncidé avec l'adoption vendredi soir à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution qui établit une feuille de route pour une solution politique au conflit.
Outre des négociations entre le pouvoir et l'opposition et un cessez-le-feu, ce texte prévoit un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.
Sources: Sputnik, Russia Today, AFP