Pour cheikh Kassem, le Futur ne veut pas reconnaître que ce pays appartient à tous.
Le vice-secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem a déclaré lundi lors d’un Iftar, à Baalbek (Békaa) que « le Futur est aujourd’hui une milice au sens plein du terme. La milice porte des armes et se répand dans les rues. C’est ce qu’ils ont fait à Tripoli, Beyrouth, Tarik Jdidé et ailleurs. La milice se livre au sabotage lorsque l’État ne fonctionne pas à son goût. Elle lance des parasites et rejette le gouvernement et son chef avant même que la déclaration ministérielle ne soit mise au point, parce qu’elle refuse que quiconque d’autre qu’elle gouverne le pays. Elle veut s’imposer par la force aux dépens de tout le monde et de façon contraire à la loi. Tout cela, ils l’ont fait ».
Cheikh Kassem a ajouté « nous ne savions pas que le pouvoir était aveuglant à ce point. Lorsque (Saad) Hariri et son gouvernement ont été renversés, on aurait dit que la fin du monde était arrivée. Les armes miliciennes du parti du Futur sont apparues dans les rues et les menaces ont fusé de partout ».
Il les a appelé à « respecter au moins l’opinion des gens qui vous ont un jour portés au pouvoir, puis vous ont signifié plus tard que vous n’en étiez plus dignes ».
« Si vous acceptez le choix de l’opinion, vous devrez alors accepter l’alternance et non pas susciter l’anarchie et déclencher des conflits civils rien que parce que vous n’êtes plus au pouvoir », a-t-il ajouté.
« En tout état de cause, a-t-il poursuivi, la Résistance persévérera dans son projet et ne répondra pas au coassement des crapauds. Et je peux vous assurer que notre marche est ascendante et ne se laisse pas distraire par les événements politiques et médiatiques. »
« Le problème du Futur, c’est qu’il ne prend pas en compte la situation du Liban. Il ne veut pas reconnaître que ce pays est multiconfessionnel et multipartite, et qu’il appartient à tous. Il croit que la présidence du Conseil est son apanage », a-t-il conclu.
Il a en outre rappelé que « la milice viole les lois et soustrait les fonds de l’État ; elle dissimule 11 milliards de dollars et utilise le port de Solidere pour les besoins de l’armement contre la Syrie », a-t-il rappelé.
Affirmant que le gouvernement Mikati est un « coup porté contre le projet israélien », cheikh Kassem en a déduit que l’option adverse vise à faire du Liban « un protectorat israélien ».