Une peine qui s’ajoute à celle de la condamnation à mort.
Un tribunal militaire a condamné mardi le chef des Frères musulmans à dix ans de prison et des dizaines d'autres islamistes à la prison à vie pour leur implication dans des affrontements meurtriers en 2013, selon des responsables.
Mohamed Badie et les autres accusés ont été reconnus coupables d'avoir participé à des affrontements qui avaient fait 31 morts à Suez (est) entre le 14 et le 16 août 2013.
Les heurts avaient éclaté peu après la dispersion au Caire par la police de deux rassemblements d'islamistes qui manifestaient contre la destitution un mois plus tôt du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie. La dispersion des sit-in avait fait 700 morts.
Mohamed Badie et ses coaccusés étaient notamment accusés de vandalisme, incitation à la violence, meurtre, agression de militaires, et d'avoir incendié des blindés et deux églises coptes à Suez.
Le guide de la confrérie a été condamné à dix ans de prison avec deux autres leaders des Frères musulmans, Mohamed al-Beltagui et Safwat Hegazi, selon des responsables militaire et judiciaire.
Quarante et un autres accusés ont écopé de peines allant de trois à sept ans de prison, alors que 90 autres ont été condamnés à vie.
Ceux qui ont été condamnés aux peines de prison à vie --équivalent à 25 ans en Egypte--, l'ont été par contumace.
Cinquante-neuf autres personnes ont été acquittées.
Mohamed Badie, comme M. Morsi, est sous le coup de plusieurs procès, et a été condamné à la peine de mort dans une autre affaire.
Depuis juillet 2013, des centaines de partisans présumés du président destitué ont été condamnés à mort à l'issue de procès expéditifs de masse dénoncés par la communauté internationale. En outre, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi et arrêtés plus de 15.000 personnes.
En représailles, des insurgés jihadistes mènent des attentats qui ont fait des centaines de morts dans les rangs des forces de l'ordre. Ces groupes n'ont pas de lien connu avec les Frères musulmans, auxquels les autorités imputent pourtant les violences.
Le mouvement des Frère musulmans a été déclaré "groupe terroriste" fin 2013 par Le Caire.