Chaque fois qu’Ankara annonce le retrait de ses forces, il s’avère que ce n’est qu’un redéploiement
La Ligue arabe a condamné jeudi le déploiement militaire turc dans le nord de l'Irak, dénonçant une "atteinte à la souveraineté" du pays lors d'une réunion organisée à l'appel de Bagdad.
"Le déploiement turc (...) est une atteinte à la souveraineté irakienne et une menace pour la sécurité du monde arabe" a indiqué la Ligue arabe dans un communiqué à l'issue d'une réunion organisée dans le siège de l'organisation au Caire.
Les troupes turques "ont accru le chaos dans la région", a ajouté le numéro deux de l'organisation Ahmed Ben Heli lors d'une conférence de presse.
La Turquie a annoncé samedi soir qu'elle allait poursuivre le retrait de ses troupes d'Irak, au lendemain d'un appel du président américain Barack Obama invitant Ankara à prendre des mesures afin d'apaiser les tensions avec Bagdad.
Mais lors de la réunion du Caire, le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim al-Jaafari a déclaré que la Turquie avait insisté sur "l'utilisation du mot +redéploiement+", plutôt que "retrait".
Les troupes "seraient transférées d'une région irakienne à une autre région irakienne", a-t-il déclaré, jugeant qu'un tel redéploiement à l'intérieur du territoire demeurait une atteinte à la souveraineté du pays.
La Turquie avait déployé début décembre un contingent de 150 à 300 soldats dans un camp militaire de la province de Ninive (nord) où les forces turques forment combattants et volontaires dans le cadre de la lutte contre la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI), qui contrôle la deuxième ville du pays, Mossoul.
Ankara a évoqué un déploiement de "routine" et la nécessité de protéger ses conseillers militaires présents depuis plusieurs mois dans ce camp. Bagdad a en revanche dénoncé l'illégalité de ce mouvement et a porté l'affaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Avec AFP