Le Centre d’études Jérusalem pour les politiques publiques perçoit cinq scénarios sur la situation en Syrie.

Le  Centre d’études Jérusalem pour les politiques publiques, basé à Jérusalem-Ouest, a publié  sur son site internet, une étude  du professeur Eyal Zisser, sur la vision israélienne et stratégique à l’égard des événements en Syrie !

Dans son rapport intitulé « l’intifada syrienne et ses répercussions sur Israël »,  le professeur Zisser évoque l’influence de la question syrienne sur l’entité sioniste à travers cinq hypothèses ou scénarios envisageables qu’il développe, à savoir :

La première hypothèse souligne l’émergence en Syrie, de nouvelles forces sociales qui sont actuellement engagées dans une lutte au pouvoir et pour le contrôle du centre.

La deuxième hypothèse concerne les mouvements islamiques au MO. Ainsi, selon le professeur Zisser ces mouvements au cours des dernières années ont soutenu  le régime de Damas face aux défis et aux dangers diverses.  Or, quand le régime a maté  les protestations politiques, les mouvements islamiques de Damas ont retiré leur soutien au régime de Bachar Assad. Et Zisser de citer comme exemple,  la position du leader musulman sunnite religieuse, le Dr Yousouf al-Qaradawi à l’égard de Damas !

La troisième hypothèse concerne les relations entre la Turquie et la Syrie. En effet, selon le professeur israélien, la Turquie était associée  au cours des dernières années à l’axe du Hezbollah et de l’Iran. Et donc, ces dernières années,  des relations de coopération étroite se sont développées entre Damas et Ankara, dans lesquelles le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, était devenu un allié clé pour  Damas dans la région. Sauf qu’en raison  des orientations des islamistes sunnites d'Erdogan, ce dernier a privilégié  l'opposition syrienne sunnite, en particulier les Frères musulmans syriens, au lieu de soutenir Damas.

La quatrième hypothèse que propose le professeur israélien est  la chute du régime Baas, une chute qui provoquera la montée d’un régime islamique sunnite faible, remplaçant le régime fort d’Assad selon ses termes. Toutefois, le professeur souligne qu’Israël devra affronter quelques violences terroristes dans les zones frontalières. Il n’empêche que pour le professeur la chute du régime d’Assad est la meilleure option pour Israël  car cela conduit au remplacement d’une Damas forte par une Damas faible.

Enfin la cinquième hypothèse  estime que la montée des forces sunnites islamiques en Syrie  poussera Damas à adopter des politiques étrangères opposées à l'Iran et au  Hezbollah au Liban, en faveur de l’axe Washington et autres pays occidentaux, européens,  ce qui est mieux pour Israël.

En conclusion, « le professeur Zisser insiste pour réaffirmer que  la montée des Frères musulmans en Syrie  est la meilleure  option pour Israël ». Il est utile de mentionner dans ce contexte que, bien que l'expert israélien défende ce scénario, toutefois il admet  certains obstacles à sa réalisation: d’abord les protestations syriennes sont limitées exclusivement entre  les mains d’une petite poignée de la communauté musulmane sunnite. De plus, la société druze est loin de participer aux manifestations. Quand aux chrétiens Syriens , ils ont fait déjà leur choix :  soutenir le régime de Bachar Assad.Enfin les Kurdes, en dépit de leur désaccord avec le régime en Syrie, la grande majorité d'entre eux est plus intéressée à suivre les choses de loin, en conformité avec le principe: attendons voir !

A noter que la  position de Zisser rejoint celle de l'ancien chef du Mossad, Meir Dagan, qui a récemment déclaré que « la chute du régime Baath en Syrie est ma meilleure chose qui puisse arriver  pour l'Etat juif ».