L’Iran estime que cette nouvelle loi est contraire à l’esprit de l’accord nucléaire qu’il a conclu le 14 juillet avec les grandes puissances, dont les Etats-Unis.
Le chef de la commission des Affaires étrangères du Parlement iranien a appelé ses homologues d'Europe, de Chine et de Russie à "s'opposer" à une nouvelle loi américaine sur les visas jugée "discriminatoire", a rapporté dimanche l'agence Isna.
Les touristes de 38 pays, dont 30 en Europe, ne pourront désormais plus
entrer sans visa aux Etats-Unis s'ils sont allés en Irak, Syrie, Soudan ou en
Iran, selon une loi adoptée par le Congrès américain et promulguée par le
président Barack Obama.
L'Iran estime que cette nouvelle loi est contraire à l'esprit de l'accord
nucléaire qu'il a conclu le 14 juillet avec les grandes puissances, dont les
Etats-Unis. Celui-ci va permettre la levée prochaine des sanctions
internationales en Iran en échange de l'engagement de Téhéran de limiter son
programme nucléaire civil et de renoncer à l'arme atomique.
Considérant que cette loi "injuste et discriminatoire" va "cibler vos
citoyens (...) je vous appelle à vous opposer à cette décision prise par
l'administration américaine" qui "est un coup destructeur" porté à l'accord
nucléaire de juillet entre l'Iran et les grandes puissances, a écrit Alaedin
Buroojerdi, président de la commission des Affaires étrangères et de la
Sécurité nationale du Parlement iranien.
La lettre a été envoyée à ses homologues du Parlement européen et des
assemblées parlementaires de France, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie et
Chine.
Lors d'une visite il y a une semaine à Téhéran, Gérard Larcher, président
du Sénat français avait estimé que cette loi américaine envoyait "un mauvais
signal".
"Cela peut être perçu ici (à Téhéran) comme une marque de défiance et pour
nous, ce n'est sans doute pas une initiative (...) qui s'inscrit dans la
culture de la confiance à construire" avec l'Iran, avait-il déclaré.
Lors d'une rencontre avec M. Larcher, le ministre iranien des Affaires
étrangères, Mohammad Javad Zarif, avait lui estimé que "cette loi est avant
tout contre l'indépendance de l'Europe" et "les Européens doivent montrer leur
indépendance face à des mesures discriminatoires".