Cheikh Ibrahim Zakzaki, est toujours détenu par les autorités nigérianes qui refusent à ses proches de lui rendre visite.
Le porte-parole du Mouvement islamique au Nigeria (IMN), Ibrahim Moussa, a assuré que l’IMN est dans la ligne de mire du courant takfiriste Wahhabisme.
Dans une interview accordée au quotidien libanais AlAkhbar, M.Moussa a imputé la responsabilité du massacre de Zaria au président nigérian, Mohammad Bahari. Il a évoqué un rôle saoudien ayant pour objectif de semer la discorde entre le gouvernement et l’IMN, dont les partisans dépassent les 25 millions.
Et d’ajouter: notre mouvement est engagé à réagir pacifiquement malgré l’atrocité sanguinaire de l’armée qui a tué des centaines de musulmans chiites lors du samedi noir.
S’agissant du nombre précis des victimes, M.Moussa a assuré que plus d’un millier de nigérians ont été liquidés par l’armée.
Et de poursuivre: « Le mouvement est en train d’établir une liste précise des disparus ce jour là à Zaria. L’armée avait procédé à des inhumations collectives des membres du Mouvement. Les soldats de l’armée ont même brulé les corps des blessés après les avoir arrosé de carburant ».
M.Moussa a rappelé que « les prédicateurs wahhabites, soutenus par l’Arabie, s’en sont violemment pris aux musulmans chiites et à notre mouvement. Ils ont appelé le gouvernement à nous tuer et à éradiquer le Mouvement islamique. C’est eux qui ont incité à ce massacre. Les gens qui ont échappé à ce massacre ont assuré avoir entendu les soldats dire : « Dieu va nous récompenser pour les avoir tués ».
Et d’ajouter : « Il ne faut pas non plus oublier que les service sécurité sont dominés par le Mossad israélien. Cheikh Ibrahim Zakzaki (chef de l’IMN) est connu pour son opposition à tout lien avec les Etats-Unis et Israël. Certains nous ont rapporté que les agents blancs qui étaient avec l’armée à Zaria le jour du drame sont des membres de sécurité israéliens ».
Les partisans de l’IMN réclament en vain la libération de leur chef. Même ses proches sont interdits de lui rendre visite.
L'armée avait donné l'assaut à la mi-décembre contre le fief des militants du Mouvement à Zaria, les accusant d'avoir tenté d'assassiner le chef d'état-major des armées nigérian après que son convoi avait été bloqué par une barricade lors d'une cérémonie religieuse. L'IMN a démenti la version de l'armée. Des centaines ont été violemment tués, et le cheikh Ibrahim Zakzaky, avait été gravement blessé avant d’être détenu.