Le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres institutions financières ont recommandé au royaume saoudien de diversifier ses économies et de réduire ses dépenses.
L'Arabie saoudite, chef de file de l'Opep, s'apprête à annoncer lundi un budget pour 2016 largement déficitaire pour la troisième année consécutive en raison de l'effondrement des prix du pétrole.
Le royaume saoudien, premier exportateur mondial de brut, a enregistré un déficit budgétaire de 17,5 milliards de dollars (15,9 milliards d'euros) en 2014, le premier depuis 2009.
Cette année, le déficit public devrait bondir à quelque 130 milliards de dollars (118 milliards d'euros).
Ryad a maintenu en 2015 un niveau élevé de dépenses publiques bien que les cours du brut aient perdu depuis août 2014 plus de 60% de leur valeur.
Les analystes estiment que Ryad est en partie responsable de cette baisse des cours en raison de son insistance à défendre ses parts de marché plutôt que les prix.
Pour financer son déficit, l'Arabie saoudite a puisé plus de 80 milliards de dollars (73 milliards d'euros) dans ses réserves en devises qui se chiffraient à 732 milliards de dollars (667 milliards d'euros) fin 2014.
Elle a également levé sur le marché local quelque 20 milliards de dollars (18,2 milliards d'euros) en bons du trésor.
Le Fonds monétaire international (FMI) et d'autres institutions financières ont recommandé au royaume saoudien et aux autres monarchies du Golfe, qui dépendent largement de leurs recettes pétrolières, de diversifier leurs économies et de réduire leurs dépenses, notamment les généreuses subventions et la masse salariale dans la fonction publique.
Le roi Salmane, qui a accédé au trône en janvier, a annoncé mercredi au Majlis al-Choura (conseil consultatif) avoir ordonné des réformes économiques pour diversifier les sources de revenus et réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole.
Ces réformes devraient être basées sur "une plus grande efficacité dans les dépenses publiques, une meilleure utilisation des ressources économiques et une amélioration du rendement des placements de l'Etat", a-t-il expliqué.
Les recettes pétrolières représentent plus de 90% des revenus de l'Arabie saoudite qui produit quelque 10,4 millions de barils par jour.
Le royaume a réalisé au cours des dernières années plusieurs méga-projets d'infrastructure et accumulé d'importantes réserves financières lorsque les prix du brut étaient élevés, a rappelé le roi Salmane mercredi.