Allouche a placé avant sa mort des civils de confession alaouite dans des cages en fer sur des places publiques près de Damas.
L'assassinat de Zahrane Allouche, chef d’un puissant mouvement rebelle pro-saoudien de la région de Damas, ne sert pas le processus de paix en Syrie, a déclaré mardi le ministre saoudien des Affaires étrangères.
Allouche, 44 ans, chef de Jaich al-Islam, a été tué vendredi avec cinq autres dirigeants du groupe dans un raid aérien revendiqué par l’armée syrienne.
Soutenu par l'Arabie saoudite, Jaich al-Islam contrôle la plus grande partie de la banlieue est de la capitale, qui est régulièrement bombardée par les forces gouvernementales et l'aviation russe.
Ce groupe takfiriste est impliqué dans le bombardement régulier de Damas.
Parmi les exactions que sa milice a commis figure celle d'avoir enfermé des civils syriens de confession alaouite (enlevés lors de l'attaque contre la cité industrielle de Aadra en 2013) dans des cages en fer qui ont été disséminées dans plusieurs places publiques dans la gfhouta orientale sous prétexte de les utiliser comme des "boucliers humains" face aux frappes aériennes russes.
Pour Ryad, l'assassinat "d'un leader qui combat Daesh ne sert pas le processus de paix ni les efforts en faveur d'une solution politique en Syrie", a dit Adel al-Jubeir lors d'une conférence de presse à Ryad avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu, citée par l'AFP.
"Je ne sais pas ce à quoi pensent les Russes", qui ont entamé en septembre une campagne de rais aériens, a dit le ministre.
Jaich al-Islam, mouvement d'inspiration wahhabite, à l'instar de Daesh et du front al-Nosra avait participé en décembre à Ryad à une réunion de groupes d'opposition, armé et politique.
Les participants avaient annoncé leur accord pour des négociations avec Damas mais exigé le départ du président Bachar al-Assad avec le début d'une éventuelle période de transition politique en Syrie.
Des pourparlers entre pouvoir et opposition doivent se tenir à Genève fin janvier prochain, et Damas a indiqué qu'il était prêt à y prendre part, disant cependant qu'il attendait de savoir quels groupes de l'opposition allaient y participer.
Le chef de la diplomatie turque a de son côté réaffirmé mardi en Arabie saoudite qu'il n'y aurait aucune solution en Syrie "avec la présence de Bachar al-Assad", dont Ryad réclame également le départ.