"Nous n’acceptons pas que notre rôle consiste à convaincre Aoun de renoncer à sa candidature", a lancé le président du Conseil politique du Hezbollah depuis Bkerké.
Depuis la plus haute instance chrétienne du Liban, Bkerké, le Hezbollah a clairement réaffirmé son soutien à la candidature du général Michel Aoun à la présidence.
A l’issue d’une visite effectuée mardi au patriarche maronite Mgr. Béchara Raï, la délégation du Hezbollah a déclaré : « Notre engagement à soutenir Aoun est moral, et nous n’avons pas à le convaincre de renoncer à sa candidature ».
Cette position, claire et ferme, est la première en son genre depuis l’initiative lancée par l’ancien Premier ministre Saad Hariri, stipulant la nomination de Sleimane Frangiyeh comme chef de l’Etat.
Le président du Conseil politique du Hezbollah, Sayed Ibrahim Amine Sayed, a indiqué, dans un point de presse qui a suivi la rencontre avec Mgr. Raï, avoir discuté avec lui de l'initiative, fortement soutenue par le patriarche maronite.
« Ce qu’on appelle initiative n’est pas seulement une question de principe, mais comporte aussi des points ou clauses secondaires. Pour nous, la politique est une éthique, et non des mensonges et des manœuvres. Partant de là, notre engagement avec le général Aoun au sujet de la présidence ne peut être modifié face à une nouvelle donne ou à un nouveau tournant politique. Nous ne pouvons pas renoncer à notre engagement. Sachez que celui-ci comprend deux faces : notre engagement émane de notre choix, c’est-à-dire personne ne nous oblige à choisir Aoun. Deuxièmement, quand nous tenons à notre engagement avec Aoun, ceci ne signifie pas qu’on veut le faire chanter. Pour nous, ceci est honteux . Ainsi, les propositions et les initiatives présentes pour parvenir à leur fin doivent passer par l’acceptation personnelle du général Aoun », a-t-il martelé.
Et de poursuivre : « Le Hezbollah n’est pas la partie qui doit éliminer l’obstacle devant cette initiative. Nous ne sommes pas concernés par ce point, nous n’acceptons pas que notre rôle soit de convaincre Aoun de renoncer à sa candidature. Ceci ne peut avoir lieu et ne le sera jamais».
Sayed Ibrahim Sayed a souligné que « sa Béatitude comprend notre vision et ne nous appelle pas à se désister, mais il souhaite que nous ayons un rôle en ce sens ».
Fustigeant le jeu de certains politiciens visant à porter atteinte au rôle du Hezbollah dans le dossier de la présidence, le président du Conseil politique du Hezbollah a qualifié leurs propos de « sans valeur ».
En réaction à cette position du Hezbollah, des sources proches de Raï ont rapporté son mécontentement, précisant que le patriarche maronite tient à la nomination d’un président consensuel juste pour résoudre la crise de la vacance de ce poste.
Traduit du site al-Akhbar