L’Arabie a drastiquement baissé cette semaine ses subventions sur des produits pétroliers, jusqu’à 80%.
La croissance de l'économie saoudienne va ralentir significativement en 2016 sous l'effet des importants déficits budgétaires engendrés par les prix bas du pétrole, selon un rapport publié mercredi.
La firme saoudienne Jadwa Investment prévoit une croissance de 1,9% l'an
prochain, largement inférieure à celle enregistrée cette année (+3,3%) et en
2014 (+3,5%).
Ce rapport a été publié deux jours après l'annonce par le royaume d'un
déficit budgétaire record pour 2015 (98 milliards de dollars) et d'une
prévision pessimiste pour l'année prochaine (déficit de 87 milliards de
dollars), liés à l'effondrement des cours du brut depuis juin 2014 (environ
-60%).
L'Arabie, première économie arabe et premier exportateur mondial de
pétrole, a drastiquement baissé cette semaine ses subventions sur des produits
pétroliers, jusqu'à 80%, l'électricité et d'autres services, des mesures qui
auront un impact douloureux sur une population habituée à l'Etat-providence.
En 2015, les subventions dans le secteur de l'énergie ont coûté 61
milliards de dollars au royaume, dont 23 pour le diesel et 9,5 pour l'essence.
Pour financer le budget malgré la baisse des cours du pétrole, l'Arabie
saoudite a puisé dans ses importantes réserves fiscales et émis des bonds du
trésor sur le marché national.
Le rapport de Jadwa Investment prévoit une croissance modeste dans le
secteur pétrolier (+0,9%) en 2016, à un niveau de production moyen de 10,2
millions de barils de brut par jour.
Pour 2016, la firme évalue le prix moyen du baril de pétrole à 40,3
dollars. Cette année, il a été de 49 dollars le baril, entraînant une baisse
des revenus pétroliers de l'Etat de 123 milliards de dollars, à 162 milliards,
son plus bas niveau depuis la crise économique de 2009.
Jadwa s'attend à ce que le gouvernement saoudien annonce en janvier
d'autres mesures destinées à augmenter ses revenus non-pétroliers.