Le ministre iranien de la Défense, Hossein Dehghan, avait averti que l’Iran n’accepterait "aucune limitation" dans son programme balistique.
Les Etats-Unis préparent de nouvelles sanctions contre des entreprises et individus qui auraient oeuvré notamment en Iran au développement du programme de missiles balistiques de Téhéran, a rapporté mercredi le Wall Street Journal.
Il s'agirait d'une première depuis l'accord sur le programme nucléaire conclu le 14 juillet à Vienne entre les grandes puissances et Téhéran et qui doit à terme entraîner la levée d'autres sanctions occidentales prises contre Téhéran.
Selon le Wall Street Journal, ces nouvelles sanctions qui viseraient deux réseaux liés à l'Iran seraient une réponse aux tirs d'essai de missiles balistiques effectués par l'Iran le 10 octobre et le 21 novembre.
Sans confirmer pleinement l'information, l'administration Obama a indiqué "étudier différents aspects" liés à de possibles nouvelles sanctions ainsi qu'une "évolution de son action diplomatique" avec Téhéran.
"Nous examinons depuis un certain moment les possibilités de prendre des actions supplémentaires liées au programme de missiles balistiques en raison de nos inquiétudes persistantes concernant ces activités", a dit un haut responsable de l'administration américaine dans un communiqué transmis à l'AFP.
Téhéran a auparavant indiqué que ses missiles balistiques étaient purement défensifs, n'étaient pas conçus pour transporter des armes nucléaires, et n'étaient donc visés par aucune résolution de l'ONU.
D'après le Wall Street Journal, les nouvelles sanctions qui seront prises par le Trésor américain visent une entreprise basée aux Emirats arabes unis, Mabrooka Trading Co., et son fondateur, Hossein Pournaghshband, qui auraient fourni de la fibre de carbone pour ce programme de missiles.
M. Pournaghshband aurait utilisé une filiale à Hong Kong pour la fourniture et le financement de ce matériau résistant à la chaleur, selon le WSJ.
Sont également visés parmi la liste des compagnies et des individus Anhui Land Group Co. basée à Hong Kong, le directeur commercial de Shahid Hemmat Industrial Group, Sayyed Javad Musavi, et 7 fonctionnaires du ministère de la Défense iranienne et du soutien logistique aux forces armées (MODAFL), notamment Sayyed Medhi Farahi et Seyed Mohammad Hashemi.
Si les sanctions étaient approuvées, les banques américaines seraient obligés de geler tous les actifs financiers de ces entreprises et individus ainsi qu’on leur interdirait les échanges internationales pour la première fois après la conclusion de l'accord sur le programme nucléaire, le 14 juillet.
Avertissements iraniens
Ces nouvelles sanctions américaines risquent d'être mal perçues en Iran.
Le ministre iranien de la Défense, Hossein Dehghan, avait déclaré que l'Iran n'accepterait "aucune limitation" dans son programme balistique.
Des responsables iraniens ont par ailleurs déjà averti que le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, considérerait ces nouvelles sanctions comme une violation de l'accord sur le programme nucléaire.
Selon l'argumentaire développé par des responsables américains dans le Wall Street Journal, l'accord sur le nucléaire n'empêcherait toutefois pas le Trésor américain de sanctionner des entités iraniennes impliquées dans le programme de missiles balistiques ou coupables de violations des droits de l'homme et d'activités terroristes.
Avec AFP, Sputnik