En achetant des avions russes, la Chine espère obtenir la technologie de production des moteurs pour développer ses propres engins.

Pékin est désormais en mesure de lancer la production initiale à faible cadence (PIFC) du nouvel avion furtif de cinquième génération Chengdu J-20, annonce les médias publics chinois.

Cette semaine l'agence de presse officielle de Pékin — Chine nouvelle — a publié les photos du nouvel avion de chasse chinois Chengdu J-20 recouvert d'une couche d'apprêt. En s'appuyant sur ces photos, on peut supposer que la production de l'avion de cinquième génération pourrait déjà commencer.

L'agence Chine nouvelle a également noté que le numéro de série de l'avion avait été changé pour le nombre 2101 alors qu'il était antérieurement de type 20XX, ce qui peut aussi indiquer le déclenchent de la production. Toutefois, il n'y pas encore d'informations officielles qui pourraient confirmer ces suppositions.

Les prototypes précédents du J-20 avaient été désignés par les numéros 2001, 2002, 2011 et 2017. Les avions des séries 2001 et 2002 avaient été utilisés pour exposer les technologies tandis que les avions des séries 2011 et 2017 servaient pour les essais en vol. Les deux derniers prototypes montrent que la configuration de l'aéronef n'a pas été modifiée, ce qui indique que la conception fonctionne relativement bien.

D'après l'agence Chine nouvelle, les Chinois croient que le J-20 sera plus furtif que son équivalent russe Sukhoi T-50 PAK-FA. L'avionique du chasseur chinois elle aussi pourrait être meilleure de celle de l'avion russe, mais il n'y a pas d'informations concrètes sur les systèmes de bord du nouvel avion de combat.

Le J-20, probablement, deviendra pleinement opérationnel avant l'offre de Moscou. Cependant, Pékin semble être conscient de sa lacune principale — son moteur, qui est importé de Russie et dont les spécifications techniques limitent le J-20 en termes de vitesse de croisière supersonique.

L'agence de presse chinoise a également noté que le J-20 pourrait découvrir son plein potentiel seulement s'il était équipé d'un moteur avec un rapport poussée sur poids 10/1. Pékin est conscient de ce problème, et les travaux sur élaboration d'un nouveau moteur, qui pourrait être égal aux Pratt&Whitney F119 et F135 (ces moteurs sont installés sur les avions américains Lockheed Martin F-22 Raptor et F-35 Joint Strike Fighter respectivement), sont en cours.

Toutefois, à ce stade, ces efforts n'ont pas vraiment abouti.

C'est pourquoi, la Chine a récemment conclu un accord pour acheter deux douzaines d'avions de combat russes avancés Sukhoi Su-35S Flanker-E, qui sont équipés de deux turboréacteurs de postcombustion puissants AL-41F1S produits par NPO Saturn.

En achetant des avions russes, la Chine espère obtenir la technologie de production des moteurs pour développer ses propres engins. Cependant, la Russie a qualifié les moteurs AL-41F1S d'insatisfaisants pour son propre avion de 5e génération T-50 PAK-FA.

Même sans de nouveaux moteurs, le J-20 devrait augmenter considérablement les capacités de l'armée de l'air chinoise. Le rôle du J-20 n'est pas clair à ce stade.

Il pourrait devenir un chasseur de combat aérien assurant la suprématie dans les airs ou il pourrait être spécifiquement conçu pour éliminer des avions de soutien comme les avions ravitailleurs et les avions de reconnaissance.

Ou alors, il pourrait jouer le rôle de chasseur de combat air-mer ce qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie chinoise de déni d'accès et d'interdiction de zone.

Les capacités insuffisantes du moteur pourraient limiter les applications du nouvel avion chinois, mais il représente toujours une menace significative.