Les Gardiens de la Révolution ont démenti avoir effectué des tirs à proximité de de navires américains et français dans le détroit d’Ormuz
Il fallait s’y attendre : la conclusion de l'accord nucléaire d’Iran ne sonne pas la fin de la politique de harcèlement et de sanctions suivie par les Etats-Unis contre la République islamique.
Avant sa signature, c’est le dossier nucléaire, accusé à tort d’occulter des visées militaires, qui constituait le thème de matraquage principal des Américains et des Occidentaux. Sa stigmatisation servait à faire voter des sanctions contre ce pays et à les internationaliser.
Maintenant, l’administration américaine avance de nouvelles accusations, avec les mêmes visées vraisemblablement.
Deux ont fait la Une ces derniers temps et illustrent clairement ces velléités sournoises.
Celle liée aux tirs d’essai de missiles balistiques iraniens effectuées les 10 octobre et 21 novembre. Les Américains arguent qu’ils sont de nature offensive, alors que Téhéran nie et assure qu’ils ne sont pas conçus pour transporter des têtes nucléaires, et qu’elle est dans son plein droit de les tester.
Les explications iraniennes niant que les tirs aient pu violer l’accord conclu le 14 mai ne devraient pas dissuader les Américains. Et on parle déjà de nouvelles sanctions que Washington prépare contre l’Iran, comme le rapporte le Wall Street Journal
Quant à l’autre accusation brandie ces deux derniers jours, elle se rapporte à de soi-disant tirs d’essai effectués le 26 décembre dernier par la force navale des Gardiens de la révolution (Pasdarans) à proximité de navires américains et français dans le détroit d’Ormuz.
Comme d’habitude pour ce genre d’allégation, elle a été lancée par un média, en l’occurrence la chaine de télévision américaine NBC News, puis a été confirmée par un responsable militaire américain sous couvert de l’anonymat.
Celui-ci fait état d’une roquette qui était arrivée à moins de 1,5 kilomètre du porte-avions américain USS Harry S. Truman à son passage par le détroit d'Ormuz, et de roquettes qui auraient été tirées depuis un navire iranien qui se trouvait alors dans les eaux du sultanat d'Oman.
Or, selon l'armée d'élite des Gardiens de la révolution, ces assertions ne sont que des mensonges.
"La force navale des Gardiens n'a mené aucun exercice durant la semaine écoulée, alors que les Américains prétendent qu'un missile ou une roquette a été tiré dans la zone du détroit d'Ormuz", a affirmé le général Ramezan Sharif sur le site officiel des Gardiens de la Révolution.
"Publier de tels mensonges dans la situation actuelle s'apparente plutôt à une opération psychologique", a prédit le porte-parole des Gardiens de la révolution.
"La sécurité et la paix du Golfe est une d'une importance stratégique pour l'Iran. Les Gardiens mènent en temps voulu et selon notre propre calendrier des exercices pour améliorer l'état de préparation" des forces iraniennes, a-t-il ajouté.
Comme avec le programme nucléaire, les démentis iraniens ne devraient pas dissuader les allégations américaines, dont l’exactitude leur font plus que jamais défaut. Rien n'a changé dans la politique américaine agressive contre l'Iran.
On croit deviner toutefois qu’après le nucléaire iranien ce sont deux autres dossiers qui sont dans le collimateur de l'Oncle Sam: les missiles balistiques et le corps des pasdarans.