24-11-2024 01:16 PM Jerusalem Timing

La Chine confirme qu’elle construit son second porte-avions

La Chine confirme qu’elle construit son second porte-avions

Washington estime que ces installations militaires sont une menace à la liberté de navigation dans la zone.

La Chine est en train de construire son second porte-avions, a annoncé ce jeudi le ministère de la Défense, au moment où Pékin développe les capacités de sa marine sur fond de contentieux maritimes avec nombre de ses voisins.

Ce bâtiment, qui est de conception entièrement chinoise, est en chantier
dans la ville portuaire de Dalian (nord-est), a annoncé Yang Yujun, un
porte-parole du ministère de la Défense.

Cette confirmation intervient après des mois de spéculations sur sa
construction.

Le porte-parole a souligné que le nouveau bâtiment serait à propulsion
conventionnelle, et non nucléaire, et qu'il transporterait notamment des
Shenyang J-15, un avion de combat de l'aéronavale chinoise.

L'armée chinoise, qui poursuit sa montée en puissance, est considérée comme
la deuxième force militaire mondiale derrière les Etats-Unis.

Pékin, qui veut parvenir à terme à rivaliser avec la puissante US Navy dans
le Pacifique, travaille à l'édification de groupes aéronavals autour de
plusieurs porte-avions, un programme phare de centaines de milliards d'euros.

Le premier porte-avions chinois, le Liaoning, est un bâtiment construit il
y a plus d'un quart de siècle en Union soviétique, inachevé du fait de
l'effondrement de l'URSS et finalement racheté par la Chine.

Admis au service actif en septembre 2012 après des années de travaux, il
est devenu le navire-amiral incarnant les ambitions maritimes de l'armée
chinoise.

Visité par l'ex-secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel en 2014, il
sert actuellement de bâtiment d'entraînement aux militaires chinois.
   
Un cadeau de Nouvel An
   
"La conception et la construction du deuxième porte-avion a assimilé les
expériences utiles du Liaoning en matière de recherche et d'entraînement", a
précisé Yang.

"Cela a permis des avancées et des améliorations dans de nombreux
domaines", a-t-il ajouté.

"Une marine a vraiment besoin de quatre (porte-avions) pour être sûr qu'un
soit constamment prêt au combat et déployable", a noté Steve Tsang, spécialiste de la politique chinoise à l'Université de Nottingham, dans une déclaration à l'AFP qui nuance l'importance de l'annonce de jeudi.

"Mais en termes de capacité de la Chine à réclamer aux autres pays
asiatiques -- à l'exception du Japon et de l'Inde -- d'accepter la supériorité
navale chinoise, avoir un nouveau porte-avion est précieux."

Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a suscité jeudi de nombreuses
réactions enthousiasmées. "Bravo la Chine", "La Chine est forte !", se sont exclamés de nombreux internautes.

"C'est un excellent cadeau de Nouvel An pour notre pays !", note un
commentateur.
  
De multiples différends maritimes
   
   De nombreux contentieux opposent Pékin à ses voisins en mer, provoquant des tensions qui avivent régulièrement les craintes d'un conflit armé.

Les autorités chinoises revendiquent des droits sur la quasi-totalité de la
mer de Chine méridionale, se basant notamment sur des documents historiques et des cartes anciennes -- une source de différends territoriaux, notamment avec les Philippines et le Vietnam. 

La zone est devenue le théâtre d'une lutte d'influence entre Chinois et
Américains: Washington a provoqué la colère de Pékin ces derniers mois en
envoyant un destroyer puis un bombardier B-52 à proximité d'îlots artificiels
que Pékin a construit sur des récifs de l'archipel des Spratleys, appelé
"Nansha" en chinois.

Washington estime que ces installations militaires sont une menace à la
liberté de navigation dans la zone.

La Chine entretient également des relations tendues avec le Japon sur des
questions de souveraineté en mer de Chine orientale.

Pékin et Tokyo se disputent les îles Senkaku, administrées par le Japon,
mais revendiquées par la Chine sous l'appellation Diaoyu.
   ehl-bdh/jh