le président socialiste a appelé le Parlement à "prendre ses responsabilités" en adoptant une réforme de la Constitution.
"La France n'en a pas terminé avec le terrorisme", a mis en garde le président François Hollande dans ses voeux radio-télévisés aux Français, estimant que "la menace est toujours là" et "reste même à son plus haut niveau".
Des attentats de janvier (17 morts) à ceux de novembre (130 morts), "nous
venons de vivre une année terrible", a déclaré François Hollande. "Malgré le
drame, la France n'a pas cédé. Malgré les larmes, elle s'est tenue debout",
a-t-il toutefois jugé, en louant "la force de ses valeurs".
Pour agir "à la racine du mal", la France continuera ses frappes contre le
groupe Daech (EI) en Irak et en Syrie, déclaré le chef de l'Etat. "Les
coups portent, les djihadistes reculent, alors nous continuerons autant que
nécessaire", a-t-il dit.
Sur le plan intérieur, le président socialiste a appelé le Parlement à
"prendre ses responsabilités" en adoptant une réforme de la Constitution qu'il a proposée pour "donner un fondement incontestable" à l'état d'urgence et pour pouvoir déchoir de leur nationalité française des binationaux condamnés pour terrorisme.
Cette dernière mesure, plébiscitée par les Français, suscite d'importants
remous dans les rangs de la majorité de gauche. "Le débat est légitime. Je le respecte", mais "quand il s'agit de votre protection, la France ne doit pas se désunir", a rétorqué François Hollande.
"En 2016, nous lutterons contre le terrorisme. Oui sûrement, intensément.
Mais aussi contre tout ce qui fracture notre société et qui nourrit autant le
repli que l'exclusion", a-t-il poursuivi, en évoquant "un état d'urgence
économique et social".
La situation économique et sociale est l'un des facteurs principaux des
progrès constants de l'extrême droite, le Front national, qui a remporté 28%
des suffrages aux élections régionales de décembre.
En conséquence, le chômage, qui concerne plus de 10% de la population
active, "reste ma première priorité", a assuré François Hollande. A plusieurs
reprises, il a affirmé qu'il ne briguerait pas de second mandat en 2017 si le
chômage ne baissait pas de manière "crédible".
Annonçant de nouvelles formations et aides à l'embauche, le président a
aussi promis "un programme de grands travaux pour la rénovation de nos
bâtiments, pour le développement des énergies renouvelables et pour la
croissance verte", moyen d'allier la défense du climat et celle de l'emploi.