Il compare l’actuelle situation de la Turquie à un "écheveau embrouillé"
Tôt ou tard, la Turquie devra se réconcilier avec la Russie, a estimé dans son article pour Project Syndicate Xavier Solana, secrétaire général de l'Otan de 1995 à 1999.
Et d'expliquer que la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI, Daech) demeurait la priorité première pour l'Union européenne qui avait engagé le rapprochement avec Ankara à cause de la crise des réfugiés. D'autre part, les Vingt-Huit ont déjà reconnu que la lutte contre Daech impliquait la coopération avec Moscou.
"Après les attaques terroristes de novembre à Paris, les tentatives de renforcer la coopération des pays dans la lutte contre le terrorisme, y compris entre la France et la Russie, se sont intensifiées. Et si la Turquie veut que ses relations avec l'UE s'améliorent, elle devra s'y joindre", écrit M.Solana.
Une perquisition a été menée ce dimanche soir dans le quartier bruxellois de Dansaert, rue de la Clé, à la limite de Molenbeek-Saint-Jean et de Bruxelles-Ville.
Selon ce dernier, la Turquie, vu sa proximité territoriale avec la Syrie, aurait pu jouer un rôle particulièrement important dans la mise en place d'un processus de paix dans la région, si ses relations avec la Russie ne s'étaient pas dégradées brutalement, suite à la destruction par Ankara d'un avion militaire russe.
"Les tensions entre Moscou et Ankara se sont soldées par des sanctions économiques russes contre la Turquie, mais ont aussi compromis les positions de cette dernière en Syrie", a souligné l'ancien secrétaire général de l'Alliance.
Il compare l'actuelle situation de la Turquie à un "écheveau embrouillé", estimant que le pays n'arrivera à le démêler qu'en reconnaissant la nécessité de la stabilisation de la situation en Syrie et en faisant toute la lumière, une fois pour toutes, sur son propre rôle dans la lutte contre Daech.
"Ankara ne peut et ne doit pas renoncer à l'idée de se réconcilier avec la Russie", est la conclusion de M.Solana.
Les tensions entre Moscou et Ankara ont commencé suite à l'attaque d'un chasseur F-16 turc contre un bombardier russe Su-24 dans l'espace aérien syrien le 24 novembre. Un missile tiré par le F-16 a abattu l'avion russe engagé dans l'opération antiterroriste en Syrie et a provoqué la mort d'un pilote.
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié la destruction de l'avion de "coup dans le dos" porté par les complices des terroristes et déclaré que cet incident aurait de graves conséquences pour les relations entre Moscou et Ankara.