Les milieux politiques et sécuritaires israéliens analysent les moindres détails de l’opération.
Au lendemain de l’opération militaire de la résistance islamique dans les hameaux de Chebaa, les autorités sécuritaires israéliennes se sont longuement attardées sur ses dimensions.
Le timing de l’opération, survenue en plein état d’alerte des soldats déployés au long de la frontière avec le Liban, et interdits de circuler dans la zone, constitue le premier indice du revers sécuritaire sioniste.
L'autre indice est lié au lieu de l'opération, en l'occurrence au cœur des territoires libanais occupés de Chébaa. Les combattants de la résistance ont pu s’infiltrer dans la région, implanter la charge explosive, surveiller la cible et et faire exploser la charge, qualifiée de « grande » par des sources israéliennes citées par le journal libanais al-Akhbar.
Loin du cadre spatio-temporel de l’opération militaire, le timing politique est aussi essentiel. Suite à l’assassinat du doyen des détenus et du combattant Samir Kantar, le commandement militaire israélien a haussé le ton, et mis en garde contre toute atteinte à l’armée israélienne.
Le ministre israélien de la guerre, le chef d’Etat-major, et de hauts officiers israéliens estimaient que les menaces verbales étaient suffisantes pour dissuader la résistance de riposter à l’assassinat.
L’opération de Chebaa devrait leur avoir clairement démontré que la résistance n'en a cure des lignes rouges de l’ennemi et qu’elle est décidée à agir en plein cœur des territoires occupés.
Pendant ce temps, les dirigeants sécuritaires se sont convenus de maintenir l’état de vigilance maximale au front nord. Lors d’une réunion tenue à Tel Aviv, et dirigée par le ministre de la sécurité Moshé Yaalon, les commandants sécuritaires se sont longuement attardés sur la portée de cette opération militaire. Une question les préoccupait le plus: s’agit-il du début ou de la fin de la riposte à l’assassinat de Kantar ?
Pour les experts sécuritaires et correspondants de presse israélien, « il n’est pas question de traiter avec cet incident comme si la vengeance du Hezbollah fait désormais partie du passé ».
Le porte-parole de l’armée israélienne s’est empressé de rapporter que l’armée a mis au point une évaluation préliminaire de la situation au front nord. « Nos forces ont riposté par les tirs d’obus sur des cibles au Liban. Cet incident est d’une grande dangerosité et nous sommes toujours en état de vigilance maximale pour assumer notre devoir », a précisé l’armée sioniste dans un communiqué.
Les correspondants de presse israéliens ont rapporté la grande surprise des dirigeants sionistes face à la revendication imminente du Hezbollah de l’opération. D’aucuns y ont vu la fin de la riposte à l’assassinat d’al-Kantar, d’autres ont souligné que ce n’est que le début.
Sachant que la bombe a été placée dans une région sous contrôle israélien, soumise à une supervision permanente depuis deux semaines. « De plus, l’armée pilonne de temps à autre la région (qui l'entoute) aux obus de mortier pour empêcher l’infiltration de combattants de la résistance. Malgré tout, le Hezbollah a réussi à s’y infiltrer et a surmonté toutes les barrières. Ceci est un incident dangereux aux yeux d’Israël », ont rapporté les journalistes sionistes.
Entretemps, à la suite de rumeurs faisant état de l’infiltration d’éléments du Hezbollah dans les territoires palestiniens occupés, les colons ont évacué les écoles, bloqué les routes et se sont réfugiés dans leurs maisons.
Traduit du site al-Akhbar