Plus de 20 chefs rebelles ont été tués en un mois selon l’OSDH.
En riposte à la progression de l’armée syrienne dans la Ghouta orientale à l’est de Damas, les rebelles de la milice Jaïch al-Islam ont bombardé la capitale, tuant au moins 8 personnes et en blessant des dizaines d’autres.
"Huit personnes ont été tuées et 23 autres blessées par des obus tirés par des terroristes barricadés dans la Ghouta orientale", le plus important fief rebelle près de Damas, a indiqué Sana citant une source au ministère de l'Intérieur.
Les obus, tombés sur des quartiers dans le centre de Damas, ont fait également des dégâts matériels.
L'agence syrienne a précisé qu'il s'agit "des terroristes de Jaïch al Islam" ("L'armée de l'islam" en arabe), milice soutenue par l’Arabie saoudite et la plus importante dans la Ghouta orientale.
Son fondateur Zahrane Allouche a été tué depuis une dizaine de jours dans un raid aérien contre son lieu de réunion.
Depuis la prise de l’aéroport de Marj al-Sultane et ses alentours, qui coupe la Ghouta en deux, les avancées des forces régulières appuyées par ses alliées des combattants populaires se font plus fréquentes et plus rapides.
Selon le correspondant de notre chaine al-Manar, l’armée poursuit son avancée en direction de l’axe Harasta-alKantarat et s’est emparée de cinq blocs au nord-ouest de Marj al-Sultane, dans de fermes connues sous le nom des vergers alBilaliyat. Et les pertes dans les rangs des miliciens sont importantes
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), rapportee par l’AFP, les obus ont touché les avenues de Bagdad et d'al-Abed dans le centre de la capitale.
Le dernier bombardement le plus meurtrier sur Damas a eu lieu le 29 avril 2014 avec 14 morts et 86 blessés. Les obus avaient touché un complexe d'écoles dans le vieux Damas, indique l’AFP.
Ahrar al-Cham décapité à Homs.. 20 chefs éliminés en un mois
Par ailleurs, l’OSDH a rendu compte de la mort 20 chefs rebelles dans des liquidations ciblées en un mois.
La dernière en date a coûté la vie mardi à un "émir" dans le centre du pays, Abou Rateb al-Homsi, qui était le commandant pour la région de Homs d'Ahrar al-Cham, la milice « islamiste » la plus importante du pays, selon l’AFP. Elle a formé une alliance avec la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nosra dans le nord-ouest de la Syrie
Il a été abattu par des hommes armés alors qu'il circulait en voiture, précise l'OSDH, selon lequel Al-Homsi est le plus important responsable tué dans une série de liquidations ayant visé principalement des cadres du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda et d'Ahrar al-Cham.
"Les assassinats se sont multipliés depuis début décembre mais personne ne sait qui les a commis", a noté le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.
Les 20 commandants ont perdu la vie par des bombes placées sur le bord de la route, des mines ou par des armes automatiques mais personne n'a revendiqué ces meurtres.
Parmi les victimes figurent sept responsables du Front al-Nosra, très présent dans le nord et le sud du pays ainsi que dans la banlieue de Damas.
Ainsi Houssam Ammoura, l'émir d'Al-Nosra dans le camp palestinien de Yarmouk à Damas a été tué le 22 décembre et Abou Joulaybib, un Jordanien, "émir" pour la province méridionale de Deraa a perdu la vie le 4 décembre.
Outre al-Homsi, Ahrar al-Cham a perdu également Abdel Qader Dabaane, commandant de la région nord-ouest d'Idleb, tué en janvier.
En outre, depuis début décembre, six autres responsables ayant des liens avec Ahrar al-Cham ont été tués de même que cinq commandants non islamistes, selon l'OSDH.
Pour l'expert du mouvement islamiste en Syrie, Thomas Pierret, interrogé par l’AFP, c’est le pouvoir syrien et ses alliés qui sont de loin les principaux suspects, "car l'un des volets de la stratégie de contre-insurrection mise en œuvre par la Russie depuis septembre porte sur la décapitation du leadership insurgé. Cela peut se faire au moyen de frappes aériennes de précision mais aussi par des équipes au sol".
"Le fait que ces assassinats se multiplient ces dernières semaines peut s'expliquer par l'accroissement des capacités loyalistes en matière de renseignement d'origine électromagnétique et image du fait des moyens russes", a-t-il ajouté.
Cependant, ce professeur à l'université d'Édimbourg avance "une explication alternative qui serait l'action de cellules dormantes de Daesh (EI) dont les fidèles réels ou supposés sont régulièrement visés par les rebelles dans la campagne septentrionale de Homs, là où Homsi a été assassiné".